Réalité sur l'UCK
Alexandre del Valle
1999-12-26
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Peu de journalistes et danalystes ont cherché à savoir ce quétait réellement lUCK, doù venaient ses mystérieux cadres et leaders, et quels sont ses véritables objectifs politiques et géopolitiques. Paradoxalement, avant dêtre aidée, équipée, financée par les Etats islamistes, les services secrets américains et lOtan, afin den faire une force de combat contre le régime « communiste » de Slobodan Milosevic, lUshtria Clirimtare e Kosove (UCK), ou Armée de Libération du Kosovo, tire ses origines dans le très « stalino-lénino-maoïste » Parti Albanais du Travail du dernier Président ultra-communiste dAlbanie : Henver Hoxha. Le chef de lUCK, Adem Demaci, na dailleurs jamais cessé dutiliser le fameux salut maoïste au point serré. Mais, pragmatiques, les Américains ont vite compris que lUCK, qui figurait dailleurs jusquen 1998 sur la liste des principales organisations terroristes dangereuses recensées par le Département dEtat, était surtout une puissante force « militaro-mafieuse » et idéologique ayant comme principal objectif de réaliser la « Grande Albanie », dont la première étape devait être lindépendance du Kosovo. Elle allait donc pouvoir remplir un rôle déstabilisateur au sein de la Yougoslavie. Washington, qui dès 1992 avait envisagé, de laveu même de Georges Bush, de frapper la Yougoslavie, seul Etat de la Région réfractaire à lOtan, escomptait instrumentaliser cette organisation terroriste pour démembrer et anéantir la Yougoslavie communiste, sur cadette orthodoxe de la Russie, comme elle avait instrumentalisé, dix ans auparavant, contre lennemi russo-communiste, les fanatiques Moujahidines afghans, liés, tout comme lUCK, aux réseaux mafieux de la drogue.
En fait, la préhistoire
de lUCK commence en 1980, après la mort de Tito (4 mai 1980), lorsque
des milliers détudiants de Pristina descendent dans les rues pour
exiger un statut de République à par entière pour le Kosovo.
Sévèrement réprimés par le pouvoir yougoslave, les
rescapés du mouvement insurrectionnel prennent le chemin de lexil,
« rejoignant les cellules marxistes-léninistes qui, à létranger,
entretiennent des relations avec les mafias Kossovars dEurope occidentale
»1. Cest ainsi quest fondé en Turquie, en février
1982, par des militants maoïstes partisans de la dictature communiste dEnver
Hoxha, le « Mouvement Pour la République Albanaise de Yougoslavie
» (LRSHJ), ancêtre de lactuelle UCK. Une année plus
tard, les partisans dune guerre en Serbie quittent le LRSHJ et fondent
le Mouvement National pour la Libération du Kosovo (LKCK). Après
avoir assassiné trois Yougoslaves à Bruxelles entre août
1981 et mars 1982, ces activistes de la première heure commettent neuf
attentats à la bombe à Pristina, doctobre 1982 à
mars 1984. En réaction, les forces de lordre yougoslaves procèdent
à larrestation, entre 1982 et 1989, de 12 000 Kossovars albanais
sympathisants de la LKCK. Pierres angulaires et soutiens extérieurs du
mouvement terroriste, les frères Gërvalla et Kadri Zeka, représentants
de la mafia kossovare de Bienne (Suisse), sont assassinés par les services
spéciaux yougoslaves, ce qui révélera les liens entre nationalistes
squipétars et mafia albanaise. De son côté, le LRSHJ se
transforme en Mouvement pour la République populaire du Kosovo (LRPK),
accentuant ainsi son orientation indépendantiste, pro-enveriste et anti-serbe.
Parallèlement à lémergence de la très médiatique
Ligue démocratique du Kosovo (LDK) dIbrahim Rugova, qui proclame
alors une « République du Kosovo » reconnue par lAlbanie,
le LRPK devient, en 1993, le Mouvement Populaire du Kosovo (LPK), dont se réclame
lUCK, et surtout implanté en Suisse, en Allemagne et en Belgique,
particulièrement au sein des éléments mafieux de la diaspora
albano-kossovare.
Apparue pour la
première fois en tant quUCK en 1992, la mystérieuse Armée
de Libération du Kosovo sédifie progressivement avec pour
ossature les militants du LPK et une double direction à Pristina et en
Suisse. Contrairement à une idée reçue, qui correspond
aux « représentations » de guerre inculquées par les
services communication de lOtan pour justifier lintervention aérienne,
ce ne sont pas les Serbes mais bien lUCK, qui déclenchera en premier
les hostilités contre la Yougoslavie en tuant des civils serbes : le
11 février 1996, lUCK pose des bombes contre cinq camps de réfugiés
serbes de Krajina : bilan, plus dune vingtaine de morts. Au cours du mois
davril de la même année, huit policiers serbes en civils
sont assassinés à Décani et à Pec. En 1996, année
de son apparition, lUCK entame une vaste campagne de recrutement au sein
des « clans » squipétars, le Kosovo, tout comme le Nord de
lAlbanie, étant une société traditionnelle «
clanique », fonctionnant sur le système des « chefferies
», comparables aux « familles » de culture mafieuse du Sud
de lItalie. Grâce aux concours des « », lUCK se
renforce au sein de la société albano-kossovare, des unités
dactions rapides étant mises sur pied un peu partout au Kosovo.
Entre 1996 et 1997, lUCK commettra une quinzaine dattentats au Kossovo
ainsi quun en Macédoine, privilégiant tout dabord
lassassinat des « traîtres », cest-à-dire
des albanais fidèles au pouvoir yougoslave, en particulier ceux qui collaborent
avec la police ou qui travaillent dans les centres découtes des
services serbes.
Au départ
entraînée par des officiers albanophones déserteurs de larmée
yougoslave (JNA), qui avaient rejoint en 1992 les armées indépendantistes
slovènes, croates et bosniaques, lUCK ouvre, dès 1996-1997,
des camps dentraînements dans le massif de la Mirdita, au Nord de
lAlbanie. Cest dailleurs un ancien général de
larmée croate, Agim Ceku, ancien officier yougoslave diplômé
de lacadémie militaire de Belgrade, qui deviendra en 1998 le «
chef dEtat major » de lUCK. Lhomme avait notamment dirigé,
en 1993 loffensive victorieuse croate sur Medak et deux ans plus tard,
il fut lun des stratèges-clé de lopération
éclair par laquelle larmée croate avait vaincu puis «
purifié » les Serbes de Krajina, avec laide des Américains.
Aussi dispose-t-elle dès sa création, en 1997, dinstructeurs
musulmans formés au jihad anti-serbe, ainsi que du soutien des nouveaux
services secrets albanais (SHIK), puis du Président albanais Sali Bérisha,
originaire du Nord de lAlbanie, et lié aux clans du Kosovo. Dès
sa démission, au printemps 1997, le Président Bérisha soutient
ouvertement les terroristes de lUCK, offrant son fief de Tropoja, situé
à quelques kilomètres du Kosovo, aux combattants de lArmée
clandestine. Dans le port de Durrës, les recruteurs de lArmée
de Libération du Kossovo attendent larrivée des bateaux
en provenance dItalie. Parallèlement, lUCK installe des bases
et des caches darmes dans la partie Ouest de la Macédoine, qui
abrite lessentiel de la minorité albanaise : Gostivar, Debar, Velesta,
Pogradec.
Cest donc
entre 1996 et 1997 que lUCK entre dans lhistoire. Lexplosion
de lAlbanie au cour des mois de mars-avril 1997, suite au scandale des
pyramides financières, est lannée décisive de lexpansion
de lUCK. En effet, profitant des violentes insurrections populaires qui
secoueront tout le pays, au cours des quelles les émeutiers albanais
pilleront dans les armureries de larmée près dun million
darmes, lUCK, rachètera à très bas prix une
bonne partie des stocks darmes pillées en Albanie voisine. Ces
armes permettront à lArmée terroriste de déclencher
les premières offensives denvergures au printemps 1998. Mais largent
étant le nerf de la guerre, et lUCK étant structurellement
liée à la Mafia albanaise depuis ses origines, ce sont les fonds
issus du trafic de drogue, de la contrebande, du racket, du trafic dimmigrants
et même de la prostitution, activités traditionnelles de la mafia
albano-kossovare, qui permettront, en plus de laide progressive des services
secrets iraniens, américains, allemands, turcs et albanais, à
lUCK de passer du stade de simple groupe para-mafieux idéologico-terroriste
à celui dune armée de Libération Nationale relativement
bien équipée et organisée. LUCK instaure progressivement
un régime de semi-terreur au Kossovo et dans le Nord de lAlbanie,
en bonne intelligence avec les chefferies mafieuses traditionnelles, y établissant
de nombreux centres dentraînements comme celui de la région
de Kukës près de la frontière avec le Kossovo, où
plus de 300 volontaires, hommes ou femmes, sentraînent au maniement
des armes et aux techniques de guérilla. La mainmise de lUCK sur
le Kossovo, son implantation en Macédoine et au Monténégro,
lexode de centaine de milliers dAlbanais dans les pays frontaliers
du Kossovo ou vers lEurope de lOuest, conséquences directe
des bombardement de lOtan et de lappui apporté par les Etats-Unis
à lUCK, aboutiront à renforcer considérablement les
activités et la puissance de la mafia albanaise dans le monde entier.
Le « Triangle dOr du Kosovo » :
un sanctuaire criminel aux mains de la mafia albanaise
Derrière
les bandeaux rouge et noirs des « valeureux combattants » de lUCK
accourus du monde entier pour renforcer la « Résistance »
de lArmée de Libération du Kosovo, devenue larmée
terrestre officieuse de lOtan, se cache en fait une réalité
moins romantique, celle de la grande criminalité internationale, dont
la mafia albano-kossovare est lune des dernières nées et
des plus puissantes. Avec la guerre du Kossovo en effet, la mafia albanaise,
implantée depuis plus de trente ans en Europe de lOuest, sort considérablement
renforcée. Elle dispose désormais, dun sanctuaire inviolable
au Kossovo et dans le Nord de lAlbanie, tombés aux mains des gangs
et de lUCK depuis lexplosion de lAlbanie et lintervention
de lOtan. « Une mafia ne prospère que si elle contrôle
une diaspora taillable et corvéable, et, surtout un sanctuaire inviolable
»2 , explique Xavier Raufer, spécialiste des questions de Sécurité.
Depuis le déclenchement de lopération « Force Alliée
», qui a entraîné lexode de centaine de milliers de
réfugiés à travers les Balkans et lEurope de lOuest,
ainsi que grâce au trafic dimmigrants albanais venant rejoindre
les déjà nombreuses diasporas dItalie, de Suisse, de Belgique
et dEurope du Nord, les conditions énoncées par M. Raufer
semblent être réunies. Bientôt, si lex-UCK parvient
à instaurer une Grande Albanie, ce sanctuaire sétendra également
à une partie du Monténégro, de la Macédoine et de
la Grèce. Un « centre européen de narco-trafic » situé
à une journée dautoroute de Paris et une heure davion
de Rome, un véritable nouveau « Triangle dOr » balkanique
de la drogue, comparable aux « zones grises » de lAfghanistan
ou du fameux Triangle dOr asiatique, véritables foyers de déstabilisation
régionale. Au large des îles grecques, les gangs albanais ont même
« rétabli » la piraterie maritime, faisant de cette mer une
« mer interdite », comme au temps des pirateries barbaresques nord-africaines
et turques.
En fait, la mafia
albanaise sévit dans les six principaux secteurs dactivités
: la drogue (principalement lhéroïne, dont lacheminement
passe par la « route des Balkans », à partir de la Turquie)
; la contrebande, qui a connu un essor considérable grâce à
lembargo contre la Yougoslavie depuis près de huit ans (principalement
le trafic de cigarettes); la prostitution (les mineures sont enlevées
dans les camps de réfugiés kossovars par leur compatriotes, en
Albanie ou bien récupérées de force une fois acheminées
clandestinement en Europe de lOuest), le trafic darmes (stocks pillés
durant linsurrection de Tirana en 1997, approvisionnement en Allemagne
de lEst ou encore auprès des mafias russe et italiennes implantées
en Suisse, en Belgique et en Italie) ; le racket (principalement au détriment
des réfugiés kossovars et des diasporas albanaises de lOuest
; enfin, lacheminement dimmigrants vers lUnion européenne.
Concernant ce dernier
point, les flux incessants dimmigrants clandestins albanais traversant
le canal dOtrante pour rejoindre les côtes italiennes et lEurope
de lOuest ont considérablement renforcé les structures internationales
de la criminalité albanaise, en même temps que les réseaux
politiques extérieurs des terroristes de lUCK. Le 4 mai 1999, lors
dune conférence internationale sur le crime organisé tenue
à Edimbourg, Raymond Kendall, secrétaire dInterpol et John
Abbott, patron du service de renseignement britannique sur la criminalité
organisée (NCIS), attiraient lattention des pouvoirs publics sur
le fait que les réfugiés kossovars sont exploités par la
mafia albanaise et que lexploitation de la diaspora albanaise, sommée
de payer un « impôt révolutionnaire » au prétexte
daider lUCK, allait permettre une expansion sans précédant
de mafia albano-kossovare en Europe. LArmée de Libération
du Kossovo saura dès le départ utiliser ses relations avec la
mafia kossovare de Suisse et dAllemagne. Outre le trafic de drogue, lessentiel
des rentrées proviendrait dopérations descroqueries
montées en Europe de lOuest. Cest ainsi quen décembre
1997, la police parisienne démantèlera, lors dun coup de
filet dans le Sentier, une cellule de lUCK spécialisée dans
les fausses factures et la cavalerie, en étroite relations avec des Albanais
dAllemagne et dItalie. La mafia albanaise est également très
présente dans le trafic de voitures de luxe volées ainsi que le
cambriolage à grande échelle. LEspagne est à cet
égard la chasse gardée des gangs albanais versés dans cette
activité. Cest ainsi quune vaste opération des polices
allemande et espagnole, « Balcanès II », lancée à
Barcelone, Madrid et Berlin, a permis en 1998 darrêter soixante
et onze personnes, en majorité originaires du Kossovo. Le réseau
avait commis plus dun millier de cambriolages de résidences privées
et dentreprises en moins dun an et demi. Il revendait en outre,
en plus de la drogue, les voitures de luxe volées vers les pays de lEst
et falsifiait des cartes de crédit.
Pour
ce qui est du racket et de lexploitation des diasporas albanaises, lUCK
a parfaitement su « mobiliser » les compatriotes albanais et les
différentes organisations « humanitaires ». A partir de 1997,
la collecte de fonds est confiée à lassociation Vendlindja
Therret (VT, « la Patrie tappelle »), qui centralisait les
dons du monde entier sur un compte de lAlternativ Bank, à Olten,
en Suisse. Depuis que celui-ci a été gelé par les autorités
suisses, largent est acheminé en coupures dans des valises. En
fait, lUCK faisait appel à des dons plus ou moins forcés
prélevés auprès des communautés albanaises sous
forme de « taxes », à linstar du traditionnel impôt
mafieux (pizzo), ou de « dons », les travailleurs devant, en France,
en Italie ou en Belgique, verser la moitié de leur salaire, tandis quen
Suisse, un don mensuel de 2000 marks était exigé, au titre dune
« collecte » officiellement à des fins humanitaires. Au début
du mois de mai 1999, Sadako Ogata, haut-commissaire de lONU pour les réfugiés,
dénonçait les groupes armés (UCK et organisations soeurs)
ayant transformé le Nord de lAlbanie, la Macédoine et le
Kossovo en une véritable « zone grise », une jungle où
règne la loi du plus fort. Ainsi, début mai 1999, M. Sadako Ogata,
haut-commissaire de lONU pour les réfugiés, dénonçait
les milices de lUCK et autres bandes armées du Nord de lAlbanie
imposant un véritable régime de terreur, lEtat albanais
étant totalement absent dans cette région où journalistes,
associations humanitaires et réfugiés sont des proies soumises
à la violence des bandes armées : le long de la frontière
avec le Kossovo, entre Bajram Curri, Kükes et Tropoje, villes du Nord de
lAlbanie situées au cur du « Far West albanais »,
laide internationale est systématiquement pillée puis revendue
aux réfugiés ; les journalistes et les personnes humanitaires
sont rackettés voire même dépouillés, les policiers
locaux étant la plupart du temps complices des malfrats ; les jeunes
filles sont régulièrement violées ou enlevées, afin
dêtre prostituées en Europe de lOuest. « Souvent
violées pour les couper de leur familles, les filles commencent leur
classes en Italie, avec de faux papiers, avant datterrir sur les trottoirs
de Belgique ou des Pays-Bas »3. Cest ainsi que depuis 1996, date
de lapparition de lUCK, de Milan à Turin, Rome ou Paris,
en passant par Athènes, Amsterdam ou Bruxelles, le nombre de prostituées
albanaises augmente chaque jour. A titre dexemple, une opération
de coup de filet menée avec succès durant lautomne 1998
dans les quartiers chauds de Bruxelles permettra larrestation dune
vingtaine de prostituées albanaises, dont quatorze mineures. Nombre de
témoignages de journalistes et de travailleurs humanitaires affirment
que la mafia albanaise, avec la bénédiction de lUCK, utilise
les camps de réfugiés comme un véritable réservoir
de jeunes filles à prostituer et quelle rackette systématiquement
les organisations humanitaires. « Drogue, prostitution, cigarettes, trafic
darmes : la pègre est partout », se lamente lancien
chef de la police de Vlora (Albanie). « La mafia contrôle à
peu près un tiers de léconomie, ajoute un spécialiste
de la Banque mondiale. Ce seront eux les grands gagnants de la crise »4.
Réunis à Athènes au courant du mois de mai 1999, les ministres
de lIntérieur roumain, hongrois, albanais ainsi que des hauts fonctionnaires
de police allemands, autrichiens, croates, grecs, russes, et ukrainiens dressèrent
un premier bilan assez alarmiste des conséquences directes de la guerre
du Kossovo sur lexpansion de la criminalité albanaise en Europe
: déplorant une explosion de la consommation de drogues dures dans la
région ainsi quune soudaine intensification du trafic darmes,
les intervenants déplorent la création, aux confins de lAlbanie
et de la Macédoine, dun véritable « sanctuaire criminel
» aux mains de la mafia albanaise et de son bras politique armé,
lUCK. Aussi les services de police occidentaux constatent-ils que les
réseaux mafieux albanais sétendent désormais dans
toute lEurope Outre les plaques tournantes dEurope centrale, dex-Yougoslavie
et de Grèce, où les réfugiés albano-kossovars ont
été accueillis en masse pendant les bombardements de lOtan,
la plupart des pays industrialisés dEurope de lOuest sont
menacés par la prolifération des réseaux mafieux albano-kossovars.
Concernant la drogue
dure, les clans Albano-kossovars semblent avoir acquis une position dominante,
parfois monopolistique, dans le trafic international dhéroïne,
celui de la cocaïne étant partagé avec les « leaders
» mondiaux que sont les « Cartels » mexicains et surtout colombiens.
Depuis le début des années 90, en effet, le système criminel
en vigueur en Italie et en Europe de lOuest a considérablement
évolué. Les Turcs ont conservé le monopole du marché
en gros de lhéroïne, mais ont cédé aux Albanais,
principalement kossovars, le contrôle de lacheminement vers lOuest.
Cette nouvelle configuration nécessite des centres de stockage, situés
principalement en Hongrie, mais également en République Tchèque
et en Bulgarie, principales plaques tournantes de la mafia albanaise à
lEst. Aussi, daprès un rapport dInterpol daté
de novembre 1997, «les Albanais du Kosovo détiennent la plus grande
part du marché de dhéroïne en Suisse, en Autriche,
en Allemagne, en Hongrie, en Tchéquie, en Norvège, en Suède,
en Pologne et en Belgique », et ils représenteraient à eux
seul près de 15 % des arrestations dInterpol pour le trafic de
drogue. Aussi des réseaux mafieux albanais inculpés dans le trafic
international de stupéfiants sont-ils régulièrement démantelés
et surveillés partout en Europe, et même aux Etats-Unis. En mai
1999, la police française démantelait deux gangs albanais, lun
en Côte-dOr et dans la Haute Marne, avec à sa tête
des Turcs et des Albanais du Kossovo, arrêtés avec 4 kilos dhéroïne
pure et de 500 grammes de cocaïne, lautre dans le Languedoc-Roussillon,
commandé par un caïd albano-kossovar arrêté quelques
temps plus tard à Istambul avec plus de 200 kilos dhéroïne
pure. A la tête des deux réseaux, des Albanais du Kossovo tous
plus ou moins liés à lUCK. A la mi-juillet, les forces spéciales
saisissaient en République tchèque 35 kilos dhéroïne
lors du démantèlement du réseau dun autre kossovar
albanais basé à Pilsen. Cest ainsi quen avril 1999,
les brigades anti-mafia de Bulgarie signalaient une véritable explosion
du trafic dhéroïne depuis le début de la guerre du
Kossovo. Fin mars 1998, une vaste opération de police à Neuchâtel
permettait larrestation de soixante-douze délinquants albanais
du Kosovo, âgés de quinze à trente cinq ans, tous demandeurs
dasile, installés dans des appartements mis à leur disposition
par lEtat mais quils avaient transformé en un véritable
centre de stockage de drogue dure. En mai de la même année, lun
des plus importants parrains de la pègre albano-kossovare, Musa Rifat
Selmani, arrivé en Suisse en 1980 avec le titre de réfugié
politique, était condamné à vingt ans de prison à
Lausanne, après avoir été accusé dêtre
à lorigine dun trafic de plus de 300 kilos dhéroïne.
Dordinaire, les saisies sont de lordre de 1 à 20 kilos dhéroïne.
Aussi les policiers des stups et les experts dInterpol sont-ils impresionnés
des quantités phénoménales de drogue saisies auprès
des réseaux albanais. Pour eux, commente Xavier Raufer, cest bien
« la preuve que la mafia albano-kossovare joue désormais un rôle
central dans le narco-trafic européen et que la guerre du Kossovo a bel
et bien déclenché un cataclysme criminel énorme dont les
Balkans souffrent déjà et dont lEurope, occidentale comme
orientale, ressent maintenant les premiers effet ».
Comme le révèle
le rapport dInterpol précité, la Suisse, qui accueille environ
200 000 réfugiés albanais (deuxième communauté immigrée
du pays), est lune des principales plaques tournantes du trafic de drogues
et darmes vers lAllemagne, lAutriche, la Hongrie et la République
tchèque, où la police soupçonne les nombreux vendeurs et
fabriquants albanais de bijoux en or de procéder ainsi au blanchiment
de largent du trafic. Le 10 décembre 1998, le quotidien londonien
The Independant révélait que les mafieux albanais contrôlent
70 % du marché suisse de lhéroïne. Ce sont dailleurs
près de 2000 Albanais du Kossovo qui croupissent actuellement dans les
geôles helvétiques pour trafic de stupéfiants
La Scandinavie
nest pas non plus en reste, cette région dEurope étant
devenue une zone de refuge pour les criminels albanais autant pour les terroristes
islamistes. Ces derniers mois, plusieurs trafics de drogue dirigés par
de jeunes Kossovars ont été démantelés au cours
des mois derniers. Contrôlant lessentiel du marché de lhéroïne
scandinave, on peut citer le « parrain » kossovar Princ Dobroshi,
arrêté et condamné à quatorze ans de prison en 1994
en Norvège pour trafic de drogue, les considérables rentrées
dargent servant à financer lachat darmes à destination
du Kossovo. En janvier 1997, il parvient à sévader de sa
prison avec la complicité dun gardien et séchappe
vers la Croatie avant de sinstaller en République tchèque,
point de passage obligé de 90 % de lhéroïne introduite
en Scandinavie. Arrêté le 23 février 1999 par la police
tchèque, Dobroshi avouera, ainsi que le révèle un rapport
du BIS (service de sécurité tchèque) publié le 12
mars dans les journaux praguois, que « le trafic servait à financer
des achats darmes
livrées à lArmée de
Libération du Kossovo ».
De fait, daprès
un Rapport de 24 pages des services de renseignement de lOtan révélé
par le Washington Times du 5 juin 1999, les liens entre la mafia albano-kossovare,
lUCK et lactuel boom de lhéroïne en Occident ne
fait plus aucun doute. Daprès ce rapport, « de nombreux membres
de lUCK sont plus ou moins impliqués dans le marché juteux
de lhéroïne. La route des Balkans générerait
plusieurs dizaines de millions de dollars par an »5. Confirmant ces faits,
un rapport des services spéciaux suédois et allemands sur les
liens entre lUCK et la mafia albano-kossovare tenu secret en raison du
soutien de lOccident à lUCK, ainsi quune enquête
du MI6 (services spéciaux britanniques) rendue publique par le Daily
Telegraph, laissent penser que lUCK serait plus « une couverture
dune bande criminelle » quune armée de « libération
» légitime
En Italie, la police anti-mafia a établi
a plusieurs reprises que le trafic dhéroïne sert à
financer la « guerre de Libération » de lUCK. Cest
ainsi que lors de larrestation, à Sesto San Giovanni, en banlieue
milanaise, en septembre 1998, de deux Kossovars albanais détenteurs de
six kilos dhéroïne très pure, le rapport du magistrat
milanais mentionnait que les « trafiquants vendaient de lhéroïne
pour acquérir des armes destinées aux combattants kossovars »,
rapporte Xavier Raufer. En février 1999, une autre opération coup
de point permettait le démantèlement dun réseau de
trente-six personnes opérant depuis Durrës, en Albanie. Aussi la
presse romaine relatait-elle, en avril de la même année, les propos
du chef mafieux albanais du Kossovo Uka Hadjar, expliquant au juge quil
était « un trafiquant de drogue pour des raisons patriotiques».
Enfin, au cours du mois de mars 1998, un gigantesque raid anti-drogue (baptisé
« opération Afrique ») préparé pendant plus
de deux ans par le Groupe dintervention spéciale des Carabiniers
italiens (« ROS » : Reparto Operativo Speciale ), permettait larrestation
dune vingtaine de mafieux albano-kosovars ainsi quune centaine de
délinquants italiens, nord-africains, turcs et égyptiens travaillant
avec ou pour la mafia albanaise. 120 kilos dhéroïne pure seront
saisis pour une valeur de cent milliards de lires. Ce premier grand coup de
filet révélera au grand jour linédite alliance entre
les malfrats albanais proches de lUCK et des familles mafieuses de la
Cosa Nostra palermitaine (les Ugone et les Zacco) ainsi que de la terrible Nrangheta
calabraise (clans Lerino, Scuteri, Gioffré et Abbate, etc). Comme
lexplique le procureur de la cellule anti-mafia de Milan Francesca Marcelli,
« les Albanais ont pris la place des Turcs dans le transport de la drogue
(...), ils sont féroces et sans pitié, mais habiles, beaucoup
parlent 5 ou 6 langues, ils observent les règles rigides de lOrganisation
interne. Ce sont des kossovars qui soccupent du dépôt de
drogue à Budapest, Bratislava et Sophia, où sont stockés,
par milliers de kilos, les marchandises en provenance de la Turquie. Lactuel
marché de lhéroïne sur la place de Milan est contrôlé
par des parrains Kossovars, respectivement Agim Gashi, Dedinca Ismet et le groupe
de Peshképia Ritvan ». Premier grand mafieux albanais établi
à Milan, dès 1992, Agim Gashi, surnommé le « Rambo
» du Kossovo, arrêté lors de lopération «
Afrique », est originaire de Pristina. Après avoir gravi tous les
échelons de la délinquance organisée, Gashi est devenu
le plus grand « parrain » albanais dEurope, scellant des alliances
avec les plus puissants clans de la Nrangheta calabraise, les familles
Morabito et Domenico Libri. Mais Gashi nest pas seulement un mafieux sans
états dâmes. Il sest également personnellement
impliqué dans la lutte armée menée par lUCK. Lié,
à Milan, via la mafia égyptienne dItalie, aux islamo-terroristes
dOusssama Bin Laden et fondamentalistes égyptiens, du Gamaà
islamiyya, dont de nombreux membres se sont portés volontaires en Bosnie
et au Kossovo, Agim Gashi constitue en quelques sortes le point dintersection
entre les milieux terroristes, islamistes et mafieux. Toujours à la faveur
de lOpération « Afrique », les Carabiniers du ROS de
Milan ont intercepté une conversation entre Gashi et son correspondant
du Kossovo, Houmolli, alors que les deux malfrats parlaient dun important
arrivage de drogue à destination de lItalie. La conversation est
rapportée par la quotidien italien Corriere delle Sera du 10 août
1998 ainsi que dans la revue américaine de stratégie Defense and
Foreign Affairs de mai 1999 : Agim : « Je sais que vous êtes en
plein Ramadan, mais on va avoir une urgence ». Houmolli : « frère,
ne ten fais pas, on essaiera de te satisfaire malgré le Ramadan
» Gashi : « Tu comprends que » Houmolli : « cest
dans notre intérêt de submerger ces bâtards de chrétiens
avec de la drogue. On les aura, on les mettra à la mer. Parce que Allah
est grand »
Gashi :" Il faut submerger les Infidèles
occidentaux avec la drogue."
1 Christophe Chiclet, Le Monde Diplomatique op cit.
2 Xavier Raufer, Drogue : " le Triangle d'Or du Kosovo ", Le Figaro
Magazine, 7 août 1999.
3 Frédéric Pons et Stéphanie Quéré, "
Il n'y a pas que Milosevic. L'Otan devait aussi désarmer l'UCK, bras
armé de réseaux mafieux ", in Valeurs actuelles, 26 juin
1999.
4 Propos recueillis par Johannes von Dohnanyi, " Tirana sous le protectorat
de l'Otan ", Die Weltwoche, in Courrier International, 29 avril-5 mai 1999.
5 Rapport préparé par la SAEPO suédoise et le BND allemand
pour les ministres de l'Intérieur de l'Union européenne, février
1999. Consulter également à ce propos le dossier spécial
de l'Espresso du 28 janvier 1999 : " La Nuova mafia albanese, Sacra Corona
Kosovara ".
NOTE DE do : le texte ci-dessus se trouve
aussi à ce lien :
http://www.geo-islam.org/content.php3?articleId=27
Lire notamment les quatre premières lignes de présentation, puis
la seconde moitié du dernier paragraphe, qui parle de Agim Gashi, surnommé
le « Rambo » du Kossovo, lié aux islamo-terroristes dOusssama
Bin Laden.
Vive la révolution : http://www.mai68.org
ou :
http://www.cs3i.fr/abonnes/do
ou :
http://vlr.da.ru
ou :
http://hlv.cjb.net