4 mai 2006
Ségolène
Royal et la pédophilie
quasi-suppression de la présomption d'innocence :
Enfermez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens !
http://mai68.org/ag/1061.htm
http://cronstadt.org/ag/1061.htm
http://kalachnikov.org/ag/1061.htm
http://www.chez.com/vlr/ag/1061.htm
Les
désastres du « mythe de la pédophilie »
http://www.humanite.presse.fr/journal/2006-05-04/2006-05-04-829224
Les travaux de la commission denquête parlementaire sur le « désastre dOutreau » laissent un goût dinachevé. Certes, on a tiré à boulets rouges sur le juge Burgaud, on a égratigné les politiques, les experts psychiatres ou les journalistes, mais à aucun moment on ne sest interrogé sur les centaines de « mini Outreau », qui, depuis une dizaine dannées, ont eu lieu aux quatre coins de la France, dans lindifférence générale. À lorigine de ces désastres oubliés, il y a ce que Gérald Lesigne, procureur de la République à Boulogne-sur-Mer, a courageusement appelé le « mythe de la pédophilie ». Lexpression a été largement citée par les médias, mais aucun ne sest soucié de comprendre ce que le magistrat voulait exactement dire par cette formule inhabituelle.
« Bien sûr quil existe un mythe de la pédophilie, me disait récemment Marceline Gabel, qui coordonna en 1988 la première campagne nationale contre les abus sexuels. Après lemballement qua provoqué laffaire Dutroux, les politiques et les médias ont répandu lidée que les pédophiles représentent le mal absolu et que, de surcroît, ils sont partout. Tout le monde a pris peur. Les "signalements parapluie", destinés à protéger les institutions, et les fausses allégations se sont multipliés, car, à lheure du soupçon généralisé, le moindre geste peut être réinterprété ou exploité. Tout cela au détriment de lenfant livré à ce qui constitue une nouvelle forme de maltraitance. » Il faut avoir le parcours sans faute de Marceline Gabel, qui participa à la création de lObservatoire de lenfance en danger (ONED), pour pouvoir tenir de tels propos sans courir le risque dêtre traité de « négationniste ».
Aux États-Unis et au Canada de nombreuses études ont été menées sur la « parole de lenfant » pour mieux cerner les précautions à prendre au moment de son évaluation et éviter des drames humains inutiles. De même, la recherche expérimentale a permis de corriger les effets pervers des campagnes de prévention qui, lorsquelles sont mal conçues, traumatisent des millions denfants et provoquent une « kyrielle de fausses allégations » (cf. le psychologue belgo-canadien Hubert Van Gijseghem) en induisant une hypervigilance qui peut conduire à la criminalisation de gestes anodins.
Mais, en France, toutes ces études restent largement ignorées. Au nom darguments moraux indiscutables la souffrance des victimes et la monstruosité des actes pédophiles , on ny souffre pas de positions intermédiaires : ceux qui ne sont pas du côté des adeptes des solutions « à la hache » soutiennent « quelque part » la pédophilie, car, pour éradiquer ce fléau, tous les moyens sont bons, même ceux qui peuvent frapper des innocents.
Cest ainsi quen février 1999, recevant une délégation du Syndicat national de léducation physique, Jean-Michel Hayat, conseiller technique de Ségolène Royal alors ministre déléguée chargée de lEnseignement scolaire, déclara : « Mes ministres mont dit quils préfèrent que neuf enseignants innocents soient poursuivis en justice, si cela permet de sauver un enfant de la pédophilie. » Si lobjectif de la « circulaire Royal » du 26 août 1997 était tout à fait louable, en revanche, ses modalités, toujours en vigueur à ce jour, enjoignent tout fonctionnaire, sous peine de sanction, « daviser immédiatement et directement le procureur de la République (...) dès quun élève [lui] a confié des faits dont il affirme avoir été victime ». Limprécision concernant le recueil des « faits » susceptibles dêtre dénoncés a conduit à la multiplication daccusations infondées, ainsi que le prouvent les statistiques certes pas exhaustives, mais néanmoins significatives de la Fédération des autonomes de solidarité, une association de lenseignement public qui propose un soutien juridique à ses 730 000 membres. De septembre 1997 à août 2004, elle a été saisie de 849 affaires de pédophilie, dont 73% de dossiers clos aujourdhui ont fait lobjet dun classement sans suite, dun non-lieu ou dune relaxe. Comment expliquer ce chiffre si ce nest par les effets dévastateurs du « mythe de la pédophilie » ? Jai examiné en détail les histoires dune trentaine denseignants accusés davoir « touché » leurs élèves.
À chaque fois, on retrouve les mêmes ingrédients que dans laffaire dOutreau : un(e) accusé(e) présumé(e) coupable, qui doit prouver son innocence face à de jeunes accusateurs. Tous ces enseignants ont finalement été innocentés, après plusieurs années de galères ; la plupart sont brisés à jamais et plusieurs se sont suicidés. Mais par-delà les drames individuels, cest lavenir de lécole qui est menacé et, à terme, celui des enfants quelle est censée former. Désormais, on annule les classes vertes, on abandonne des sports de contact ou toute activité « à risque » ; dans les IUFM, on conseille aux futurs maîtres déviter tout contact physique avec leurs élèves par peur du « pépin ». Le « mythe de la pédophilie » génère une aseptisation des rapports intergénérationnels, dont les enfants sont les premières victimes, et qui pourrait bien faire le lit des pervers de demain. Et plutôt que de sacharner à désigner des boucs émissaires, il est temps que lon comprenne que laffaire dOutreau est larbre qui cache la forêt.
Par Marie-Monique Robin, journaliste (1)
(1) Dernier ouvrage paru, lÉcole du soupçon. Les dérives de la lutte contre la pédophilie, La Découverte, janvier 2006.
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REMARQUE de do :
Ségolène date d'avant la révolution française !
L'on pourrait vraiment croire que Sainte Ségolène est royaliste, quand on entend dans la bouche de son serviteur Jean-Michel Hayat : « Mes ministres [donc, Sainte Ségolène en personne] mont dit quils préfèrent que neuf enseignants innocents soient poursuivis en justice, si cela permet de sauver un enfant de la pédophilie. ».
En effet, lors de la prise de la Bastille et de l'ouverture des portes des prisons, la révolution française disait :
Mieux vaut libérer cent coupables que laisser en prison un seul innocent !
Vous l'aurez compris : je ne suis pas royaliste !
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