14 février 2008

PIÈGE AU LIBAN

Hassan Nasrallah ne tombera pas dans le piège qui lui est tendu

    Hassan Nasrallah, le leader charismatique du Hezbollah, ne tombera pas dans le piège qui lui est tendu par Israël. "Deux mondes prêts à s'étriper dans la même ville", tel est le titre de cet article écrit par un mec qui est visiblement un agent du Mossad. Et RÉPONSE de do : En fait, c'est Israël qui souhaite ranimer la guerre civile au Liban.

STRATÉGIE 

http://mai68.org/ag/1317.htm
http://cronstadt.org/ag/1317.htm
http://kalachnikov.org/ag/1317.htm


Imad Moughnieh assassiné par Israël

Deux mondes prêts à s'étriper dans la même ville
Par Michaël Béhé à Beyrouth

[Note de do : Michaël Béhé est visiblement un agent d'Israël ! Si vous n'avez pas envie de lire sa tartine-piège en entier, mais seulement quelques extraits commentés par do, cliquez ici]

Pendant que j'écris ces lignes, des centaines de milliers de Libanais sont réunis au centre de Beyrouth, autour de la Place des Martyrs, pour commémorer l'assassinat de leur ancien 1er ministre Rafic Hariri par les services syriens, qui furent aidés dans leur besogne par les alliés locaux de Damas.

Dans le même temps, dans les quartiers sud à prédominance chiite, s'organise le gigantesque cortège funéraire du commandant en chef des opérations armées du Hezbollah, l'archi-terroriste Imad Moughnieh. Moughnieh, qui a, plus que probablement, participé à l'élaboration et à la réalisation de l'assassinat d'Hariri.

C'est dire la tension qui règne dans la capitale libanaise, où les deux rassemblements sont tenus à distance l'un de l'autre par tout ce que la frêle armée nationale a réussi à mobiliser. Avec le risque terrifiant, pour ce pays et cette armée, dans lesquels les deux courants antinomiques sont représentés en nombres presque parfaitement égaux, qu'une étincelle ne nous fasse basculer dans un carnage indescriptible.

Je reviens à l'instant du mausolée improvisé édifié par le Hezbollah à Dahiya : des tentes, supportant l'effigie du chef terroriste, ainsi que d'autres fresques, hautes de trois étages, frappées d'une rose rouge en signe de deuil. Dans un square, les dignitaires du Hezb sont alignés dans l'ordre et les personnalités sympathisantes passent de l'un à l'autre pour leur serrer la main. Face à eux les invités, sur des rangées de chaises déjà toute occupées, assistent à cette cérémonies, attendant dans le froid les homélies qui s'ensuivront.

Lors de mon bref passage, je n'ai remarqué aucune exaltation particulière, la faute au temps maussade, qui rafraîchit pour l'instant les ardeurs, et qui a retenu au chaud des milliers de personnes qui entendaient participer à l'une ou l'autre des manifestations.

Au rassemblement chiite, tous les visages des officiels et des VIP sont franchement fermés. Il suffit de les regarder pour mesurer l'ampleur du coup de massue que l'organisation vient de subir. Pour comprendre le degré d'affliction qui prévaut dans la banlieue sud, il faut saisir que la portée de l'élimination de Moughnieh recèle deux significations, aussi dévastatrice pour les Fous de d'Allah l'une que l'autre.

L'une, c'est la perte, bien sûr, du maître de toutes les opérations armées du Hezbollah, de ce membre fondateur de l'organisation, dès la fin des années 70, responsable, en outre, des liens opérationnels avec l'Iran, la Syrie ainsi que les mouvements islamistes palestiniens.

L'autre est plus grave encore : l'élimination de ce chef, avant-hier soir, dans le quartier de Kfar Soussé à Damas, là où réside la plupart des apparatchiks et des protégés du régime des Al-Assad, à deux pas du centre des services secrets de la dictature baasiste, a généré un vent de suspicion qui souffle en rafales sur la tête du Hezb. Tous les hommes réunis, ce matin, pour ces funérailles saisissent parfaitement que, pour placer une bombe dans le siège même de la Pajero de Moughnieh, et pour la faire exploser à vue, après s'être assuré de la présence du terroriste au volant, le commando des exécuteurs a forcément bénéficié de collaborations, qui ne pouvaient se situer que parmi la poignée des hauts dirigeants de l'organisation islamiste.

Je constate que pour coincer Imad Moughnieh, un personnage aussi protégé que Nasrallah, mais bien plus furtif encore, qui ne paraissait jamais en public, qui changeait constamment de planques, et qui avait subi plusieurs interventions plastiques afin de modifier son apparence, il a certainement fallu que quelqu'un renseigne ses exécuteurs.

Or, en ce matin gris et pluvieux de tous les dangers, les hypothèses les plus vraisemblables sont au nombre de deux : un chef du Hezb, comme je viens de l'écrire, renseignant les services syriens ou le Mossad.

Quel intérêt aurait eu Béchar Al Assad de se débarrasser de son hôte ? Appuyant l'hypothèse de la culpabilité syrienne, le chef incontesté de la communauté sunnite, Saad Hariri, affirmait sur la chaîne TV LBC que "le simple fait que l'assassinat de Moughnieh ait eu lieu à Damas incrimine le régime syrien", une théorie reprise par des mouvements chiites opposés au Hezbollah et à Damas.

En grattant un peu, relevant la constance qui veut que la junte syrienne agit en permanence afin d'empêcher tout compromis entre les deux pôles libanais, on peut constater, objectivement, que la commémoration de l'assassinat de Rafic Hariri était un événement rassembleur. S'il n'y avait eu l'élimination opportune de Moughnieh, nombre de chiites auraient participé à la commémoration. Notons encore, que ces derniers jours, certains progrès avaient été réalisés dans le rapprochement des deux blocs en vue de choisir un président pour diriger la nation. A ce titre, un nouveau rendez-vous avait pu avoir lieu entre les leaders de la majorité, Hariri et Amine Gemayel, et le général chrétien dissident Michel Aoun. Or ce matin, ces efforts sont effectivement revenus à la case zéro.

Toujours dans l'éventualité de la piste syrienne, on peut imaginer qu'Al Assad ait voulu éliminer un hôte devenu gênant, un personnage figurant au premier rang des terroristes recherchés par Interpol et par les polices des grandes nations occidentales. Ce ne serait pas la première fois que les baasistes de Damas se séparent définitivement d'un allié afin d'instrumentaliser une réorientation politique ou de solutionner une problématique judiciaire. On se rappelle comment les services de Béchar avaient "suicidé" leur plus fidèle et plus sanguinaire représentant au Liban, afin d'éviter qu'il ne puisse témoigner dans l'affaire Rafic Hariri. Il peut aussi s'être agi de la résultante d'une divergence de vues entre Assad et Moughnieh. Dans ces milieux mafieux et en l'absence de toute esquisse de démocratie, la vie d'un individu ne pèse pas très lourd face à la raison d'Etat.

Il n'est pas non plus dans mon intention d'éliminer la piste du Mossad de la liste restreinte des perpétrateurs potentiels de la neutralisation de Moughnieh. En dépit des dénégations d'Ehoud Olmert, l'hypothèse d'une opération du bras long de Jérusalem demeure la plus plausible. Des analystes israéliens ont remarqué qu'Imad Moughnieh était largement plus dangereux pour l'Etat hébreu que Hassan Nasrallah lui-même. Nos voisins du Sud disposaient d'une longue liste de crimes perpétrés par Moughnieh contre Tsahal, leurs concitoyens et leurs coreligionnaires, autant de bonnes raisons de lui régler son compte. D'ailleurs, ils s'y étaient déjà essayés, tuant par erreur le frère du terroriste, Fouad, dans la boulangerie qu'il tenait dans le sud de notre capitale.

Que le no.1 de la branche armée du Hezbollah ait été envoyé dans l'autre monde par Israël ou par la Syrie, les conséquences sont pareilles pour la direction de l'organisation chiite : il y a un ou plusieurs traîtres dans ses rangs, et son ou leur identification va faire des ravages chez les supplétifs libanais de la République Islamique d'Iran. La crise qui a débuté hier va affaiblir le Hezb pour de longs mois, et réduire ainsi considérablement sa capacité de nuisance.

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REMARQUES de do :

1°) Israël doit payer :

http://mai68.org/journal/N111/20juillet2006.htm

2°) Guerre civile à tous les niveaux

Israël veut provoquer la guerre civile (la zizanie, relire astérix) à tous les niveaux :

— Entre les partisans initiaux du Hezbollah et les autres Libanais, en faisant croire que c'est le Hezbollah ou les services syriens qui ont fait l'attentat contre Hariri.

— Entre les traîtres alliés d'Israël et le Hezbollah, en faisant croire que ce seraient peut-être les alliés du Mossad au Liban qui auraient commis le crime contre un membre du Hezbollah. [Mais c'est bel et bien le Mossad qui est le coupable, même s'il a manipulé quelqu'un pour faire cet attentat à sa place ! Combien de temps encore certains Libanais se laisseront-ils manipuler par le Mossad (service secret israélien) ?]

 — Entre la Syrie et le Hezbollah, en faisant croire qu'il serait possible que ce soit la Syrie qui ait tué le membre du Hezbollah.

— Entre diverses tendances du Hezbollah lui-même, en prétendant que ce serait l'une d'elles qui aurait trahi les autres.

C'est finement joué, mais Nasrallah, le chef charismatique du Hezbollah est intelligent et saura déjouer tous ces pièges comme il a su le faire par le passé.

Par conséquent, c'est bel et bien Israël qui a commis tous ces crimes !

3°) Les "anticomplotistes" israéliens 1

Ils disent :

« là où réside la plupart des apparatchiks et des protégés du régime des Al-Assad »

Cela signifierait-ils par hasard qu'ils considèrent le régime syrien comme étant communiste ? Sinon pour quelle raison ils utilisent le mot "apparatchik" ?

De leur part, c'est un lapsus révélateur !

4°) Les "anticomplotistes" israéliens 2

Ils disent :

« Tous les hommes réunis, ce matin, pour ces funérailles saisissent parfaitement que, pour placer une bombe dans le siège même de la Pajero de Moughnieh, et pour la faire exploser à vue, après s'être assuré de la présence du terroriste au volant, le commando des exécuteurs a forcément bénéficié de collaborations, qui ne pouvaient se situer que parmi la poignée des hauts dirigeants de l'organisation islamiste. »

Oui, les "anticomplotistes" israéliens disent cela... mais se rendent-ils compte qu'on peut leur retourner la pareille à propos de l'assassinat d'Hariri ?

http://mai68.org/journal/N93/6mars2005.htm

5°) Les anticomplotistes israéliens 3

Ils disent :

« Toujours dans l'éventualité de la piste syrienne, on peut imaginer qu'Al-Assad ait voulu éliminer un hôte devenu gênant, un personnage figurant au premier rang des terroristes recherchés par Interpol et par les polices des grandes nations occidentales. »

Tiens donc, d'après le "brillant" "analyste" qui écrit ce texte profondément manipulatoire, ce serait la Syrie elle-même qui exécuterait les ordres d'interpol contre la Syrie ?

L'auteur nous prend pour des cons ?

Il veut seulement semer la zizanie entre le Hezbollah et la Syrie comme j'ai dit à ma remarque N° 2 !

6°) Les anticomplotistes israéliens 4

Ils disent :

« Ce ne serait pas la première fois que les baasistes de Damas se séparent définitivement d'un allié afin d'instrumentaliser une réorientation politique »

Très visiblement, les prétendus "anticomplotistes" israéliens généralisent leur cas, c'est-à-dire que ce qu'ils font couramment, ils imaginent que les autres le font aussi.

Bien à vous,
do
http://mai68.org

Post-scriptum :

a) J'ai ironiquement utilisé le terme "anticomplotiste" pour qualifier les agents d'Israël dans ce texte parce que dès qu'on dénonce une quelconque magouille, les sionistes, c'est-à-dire les pro-israéliens, nous accusent de faire du "complotisme". Surtout si cette magouille a été commise par la CIA ou le Mossad. Or, justement, le texte de l'agent du mossad que je démolis ci-dessus est pas mal "complotiste", ne trouvez-vous pas ? C'est d'autant plus amusant que les sionistes osent prétendre que toute dénonciation d'un quelconque complot est en soi antisémite ! Sisi, je vous assure, ils nous prennent vraiment pour des débiles. C'est bien pourquoi, pour eux, c'est la défaite assurée !

b) Bien sûr, Hassan Nasrallah, comme tous les grands, sait qu'un mouvement de résistance doit toujours prévoir la relève, et donc former un nombre maximal de successeurs. La prochaine guerre, qui comme d'habitude sera déclenchée par Israël, nous le prouvera, et Israël se prendra à nouveau la patée !

C) Pour en savoir plus sur hassan nasrallah et le hezbollah (ne croyez rien de tout ce que vous entendez dans les médias du pouvoir) :

Une introduction au Hezbollah : http://mai68.org/ag/1033.htm

Hasan Nasrallah et le socialisme : http://mai68.org/ag/1043.htm

QU'EST-CE QUE LE HEZBOLLAH ? http://mai68.org/ag/1036.htm


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