4 novembre 2008
VICHY
Sommet
européen anti-immigré
http://mai68.org/ag/1476.htm
http://cronstadt.org/ag/1476.htm
http://kalachnikov.org/ag/1476.htm
Personne navait osé se mouiller. Les organisations politiques et syndicales - si ce nest localement, à Vichy ou à Lyon, par exemple - avaient refusé dappeler à la manifestation. Trop risqué politiquement quand on tente de créer un nouveau parti, ou quand on est en quête de légitimité. Même les "stars" annoncées se seront défilées, pas de Malek Boutih, pas de Noël Mamère.
La presse, elle, reprenait la version officielle (Le monde et Lexpress, notamment) : enfin, cette bonne vieille ville de Vichy, qui navait rien demandé à personne, se trouverait réhabilitée par ce sympathique sommet sur lintégration des étrangers. Parce quil y en a marre de ces histoires du passé, comme dirait Hortefeux.
Les cars au départ de Lyon et Grenoble avaient été bloqués le temps de ficher les militants, voire de les photographier.
Malgré tout, il y a 2 à 3000 personnes à 18h, devant le lycée, à Vichy.
Le cortège sébranle, des chansons et des feux dartifice fusent. Les manifestants portent pour beaucoup des masques blancs, visages figés. Une intervention au micro à la gare, comme prévu, mais ça va trop vite. Le cortège semble pressé de se rapprocher du lieu de rencontre des ministres : lopéra - là où fut voté la fin de la IIIe république, et linstauration du régime de Vichy, cest de bon goût.
Sauf que le parcours a changé, le cortège est censé éviter le plus possible la zone rouge. Et en effet, des grilles anti-émeutes bloquent la rue qui devait être normalement empruntée.
Dabord quelques dizaines de personnes, derrière une banderole, puis quelques centaines, se massent devant les grilles. La banderole encaisse les coups, pendant ce temps des projectiles partent, des fumigènes, des fusées. La banderole est proche des grilles. Une corde est accrochée. Ca tire, les grilles bougent, les flics mangent, la corde rompt, les flics gazent. La police teste ses nouveaux gazs à Vichy. Superdosés : les manifestants crachent, pleurent ou dégueulent.
Le cortège se reforme, déterminé à réavancer. Cest que lhostilité est tournée vers la police, plutôt que contre les fantasmatiques casseurs "sans aucun lien avec la manifestation" dont on parle aujourdhui. Les militants restent. La CGT crie "police partout, justice nulle part". "Jeter des pierres sur la police, ok, mais les vitrines, ça non !" "Ils sont motivés ces jeunes." "Arrêtez !, mais arrêtez !"
Là on ne sait plus bien. Des groupes partent jusquà la mairie, dont les vitres sont brisées. Des banques sont cassées. Du côté des lignes de CRS, qui se sont extirpés des grilles, des voitures sont mises en travers, puis incendiées. Tout ce beau monde se retrouve à la gare. Les flics arrivent par plusieurs endroits. Les grilles de chantier sont déplacées pour les contenir.
Ca repart vers Cusset. De nouvelles voitures incendiées, de nombreux tags, une station Total attaquée, des lacrymos.
A lespace Chambon le meeting continue. Les flics ont rattrapé leur retard, ils sont aux portes. Ils dissuadent à coup de flashball ceux et celles qui voudraient repartir.
Ils sapprochent trop, alors ça dépave, ça démonte tout ce quil y a - de la cabine téléphonique au banc - pour faire une barricade. Le feu y est mis. Finalement personne nattaquera.
La préfecture annonce 3 policiers blessés, une trentaine darrestations, 5 voitures brûlées.
Hortefeux voulait être celui qui aurait redoré le blason de Vichy, pour de futures élections locales. Redorer le blason, même à coup de CRS, de trains bloqués, de contrôles à tout va. Ce matin le journal local titre sur les violents affrontements de la veille. Il voulait faire le fier devant ses potes européens. 3 semaines après que la France a présenté ses novatrices techniques de maintien de lordre aux autres polices européennes, ça la fout mal : les flics étaient complètement débordés, protégeant tant bien que mal la zone rouge, lâchant du gaz dans tout Vichy.
Aujourdhui la presse nen parlera quasimment pas. Que quelques centaines de personnes étaient là, à Vichy, répondant à la provocation, tentant par tous les moyens daller déloger les ministres.
Pas que ça à faire : cest lélection américaine. Et puis tenons nous en à la version officiel : cest un simple sommet sur lintégration, Vichy est une des 20 villes françaises pouvant accueillir une conférence internationale, nous ne comprenons pas que certains soient choqués...
En fait nous ne sommes pas outrés, nous prenons acte. Nous avons répondu dans la rue.
Signé : Vichy
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NOTE
de do : lire aussi :
1°) Position du syndicat des avocats de France : Vichy : il existe dans ce pays des citoyens qui ne supportent pas linacceptable !
2°) récit à vif de la mobilisation... Description des émeutes :
3°) Vidéos et photos :
Vive la révolution : http://www.mai68.org
ou : http://kalachnikov.org
ou :
http://vlr.da.ru
ou :
http://hlv.cjb.net