26 janvier 2003
Retraites : il faut taxer les robots !
Pour sauver
les retraites, il faut taxer les robots, machines et progiciels...
L'arnaque, c'est de taxer les salaires, donc pénaliser l'emploi au lieu
du profit brut...
Rappel : Les régimes sociaux par répartition, notamment
les retraites, ont été mis en place à la libération,
suite à la ruine des régimes par capitalisation, après
la seconde guerre mondiale !
Les libéraux oublient de nous dire que nos arrières-grands-parents
avaient cotisé des années pour "des néfles",
qu'ils étaient sur la paille en 45 et qu'il fallut, dans l'urgence, rebatir
un système, fondé sur la solidarité... Les actifs cotisant
pour les inactifs... Ainsi, la génération de nos grands-parents
aurait dû cotiser deux fois, pour ses parents, puis pour elle ! Partant
de rien, puisque les inactifs n'y avaient pas cotisé, ce système
s'est pourtant peu à peu imposé comme modèle alternatif
à la capitalisation ( trop soumise aux caprices de la bourse ) pour plusieurs
pays européens...
L'OMC,
notamment via L'AGCS, lorgne sur cette manne financière qui " échappe "
à la bourse. Pourtant, l'exemple des salariés d'ENRON, qui ont
perdu et leur job et leur retraite dans la faillite de leur groupe devrait donner
à refléchir...
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Hasard ? La France est le pays le plus robotisé du monde...
Pour sauvegarder le système de retraites par répartition,
le financement de l'Assedic, de la sécu, les syndicats de salariés
ont accepté de nombreuses augmentations de charges salariales et patronales
qui jouent contre l'emploi et réduisent d'autant les salaires net des
salariés ( donc leur pouvoir d'achat ). Par crispation idéologique
sur " le travail salarié ", ils se sont laissés enfermer
dans la logique que les cotisations salariales et patronales
devaient financer les prestations. La CSG ayant été la seule tentative
de sortir, un peu, de ce cercle infernal. Pourtant, l'idée de taxer les
robots a été soufflée aux syndicats et partis politiques
depuis déjà longtemps...
- Ah, la crise ! Du coup, les salariés ne cotisent pas assez ( chômage,
RMI, préretraites, travail au noir ) par rapport aux retraités,
alors que, dans le même temps, la productivité des entreprises
à été multipliée de manière phénoménale,
grâce à la mécanisation et la robotisation des tâches
!
- Résultat ?
- Pour l'emploi et les systèmes collectifs : Nul, on est même reparti
pour un nouveau "tour de vis" dans les mois qui viennent...
- Plus de cinq millions d'exclus : Plus personne ne croit aux chiffres du chômage,
masqués par les stages, formations, exemptions de recherche, de nombreux
précaires sont régulièrement rayés des listes...
- Le travail au noir a explosé : autant de cotisations sociales en moins
! sans compter les risques d'accidents du travail, de maladies professionelles
jamais reconnues....
Dans le
même temps, dans de nombreux secteurs d'activités, les artisans,
petits commerçants, paysans, patrons de TPME refusent du boulot pour
ne pas devoir embaucher...
- Pour les grandes entreprises ? Elles ont robotisé et délocalisé
en masse. Tout va bien pour elles... Leurs profits sont en hausse !
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- Bref, le travail humain est devenu trop cher et pénalise les petites
productions locales, les artisans, les paysans... et uniquement ceux surtout
ceux qui ont de bonnes pratiques !
- Depuis des années, on ne parle plus que de revalorisation du travail
manuel, alors que les textes pratiquent la discrimination du travail humain,
au profit des automates...
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- Je ne suis pas un luddite*... Je n'en veux pas aux machines... J'ai commencé
à travailler à 19 ans et aimerait seulement arrêter à
60 ans ! Je vis dans le Tarn et travaille tous les jours sur un ordinateur,
bénéficiant d'une connexion ADSL. Si j'ai envie de casser mon
ordinateur, c'est seulement lorsqu'il bogue... Merci Bill !
- J'étudie d'ailleurs actuellement la possibilité de passer toute
l'informatique de notre petite entreprise, Grain Vert sous Linux...
- Je ne veux ni casser les métiers à tisser, pas même les
distributeurs automatiques ou les parcmètres... Par contre, la logique
financière de la mondialisation libérale casse les gens, voire
ses propres machines, car il faut sans cesse les renouveler pour être
au maximum de la performance.
- Je ne suis pas contre le " progrès " en soit, quoique nous
ayons le droit légitime de nous poser la question de sa finalité.
La carte à puce, c'est pratique... Mais que sont devenus les opérateurs
de saisie, dans la banque ou à la Sécu ? Au chômage !
- Avec la carte à puce, par exemple: La Sécu ( nos cotisations
) va économiser de l'argent, mais les Assedic ( nos cotisations aussi
) vont payer sans apporter de réel progrès à qui que ce
soit et nos régimes de retraite ( nos cotisations aussi ) seront mis
en danger..
- J'ai repris une idée, qui mérite, au moins, un examen attentif
: la Taxation des robots, automates, distributeurs.
- Dans l'équipe de Marie Noelle Lienneman, nous avions travaillé
sur le sujet au début des années 90.
- Plus tard, John Mitchel, de l'association 4 X 8, à Saint-Denis, envisageait
en 1996 une "cotisation Rose". Rose pour "Robots, Ordinateurs
et Systèmes Experts". Le bénéfice de cette taxe servirait
à créer des emplois, à financer des formations qualifiantes
et le système de retraite, à aider les entreprises à embaucher...
- Uluberlu ? La ville de Bruxelles a adopté une formule de ce type en
imposant une vignette sur les ordinateurs. Et 4x8, son association, militait
pour cette idée en se livrant à des performances sur les manifestations,
contactant associations de chômeurs, syndicats, hommes politiques, collant
des vignettes militantes sur les ordinateurs ou les distributeurs bancaires...
- Trop tôt ? John Mitchell défendait la semaine de quatre jours,
soit les " 32 heures non annualisées " L'objectif : travailler
moins pour travailler tous et vivre mieux, en réduisant les transports
et donc l'effet de serre...
Le passage aux 35 H OO n'ayant pas créé d'emplois nouveaux, les
employeurs ayant imposé des gains de productivité largement équivalents
aux 4 h oo de temps réduit, il est donc temps de penser aux 30 Heures,
en 4 X 7 H 30, véritablement créatrices d'emplois nouveaux.
- Un jour prochain, cette idée iconoclaste s'imposera, comme la Taxe
Tobin
- Le raisonnement est le suivant : A temps de travail égal, les salariés
ne sont plus compétitifs avec les machines dans de nombreux secteurs,
d'abord parce qu'ils sont moins efficaces sur une tache répétitive
ou très spécialisée, ensuite parce qu'ils représentent
des charges sociales de plus en plus élevées pour l'employeur.
- L'idée de la Taxation des Robots est donc de rétablir l'équilibre,
pour qu'il n'y ait plus concurrence entre humains et machines. Au contraire,
tout le monde sera d'accord pour que les machines effectuent les travaux pénibles,
très complexes ou répétitifs à la place de l'homme,
à condition qu'elles cotisent, qu'elles contribuent au même titre
que les humains !
- En soumettant à une CSG élargie les robots, distributeurs automatiques,
Points argents, ordinateurs et systèmes experts, la compétition
se réduirait, le chômage aussi et les régimes sociaux par
répartition définitivement à l'abri.
- La taxation permettrait d'endiguer l'automatisation et les licenciements.
Elle concernerait les petits ordinateurs professionnels comme les gros systèmes,
lecteurs de cartes, distributeurs, robots, pompes à essence automatiques,
billetteries, trieuses postales... C'est une taxe sur la productivité
( après tout, c'est le seul critère valable, d'après les
libéraux ), basée sur un ratio, à préciser, qui
serait l'équivalence Machine / Humain, évaluant ainsi la capacité
de production d'une machine par rapport à l'homme.
- Le chômage et la précarité nous coûtent 200 milliards
d'Euros par an, au moins. Le système de retraite, la sécu et l'Assedic
sont en quête permanente de nouvelles ressources...
- En passant aux trente heures, l'on peut diminuer les cotisations sociales,
donc augmenter un peu le salaire net et le pouvoir d'achat, financer les régimes
de retraite sans rogner une fois de plus, sur les acquis sociaux, favoriser
la création d'emplois socialement utiles et écologiques...
- Les calculs joints, un peu " à la louche " quant au nombre
de machines en service, méritent d'être affinés.
Christian Denis - Guide Grain Vert
TEL FAX REP : 05 63 34 85 85
Mèl : grainvert@wanadoo.fr
Cet article est déjà en ligne sur notre site ouèbe en construction
:
http://www.grainvert.com/article.php3?id_article=32
Visiter
le site de John Mitchel et du mouvement 4 X 8
http://perso.club-internet.fr/mouv4x8/indexFR3.htm
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RÉPONSE de do :
S'il est vrai que c'est à la libération qu'a été créé le système des retraites par répartition, il ne faut pas oublier que cet acquis ne nous a pas été accordé par une quelconque gentillesse du capitalisme. Si nous avons obtenu cela, c'est uniquement parce qu'il fallait bien donner quelque chose aux résistants si l'on voulait qu'ils déposent les armes :
Le prolétariat de cette époque avait un certain rapport de force !
Peut-être faudrait-il aujourd'hui déterrer les armes de la résistance ?
Je ne sais pas s'il est vrai que la fRANCE est le pays le plus robotisé du monde, mais je sais que dans toute la "vieille Europe", le capitalisme a utilisé tous les moyens qu'il a pu pour briser la vieille classe ouvrière par trop rebelle. Il a robotisé, bien sûr, mais aussi, il a délocalisé.
Que l'on augmente les cotisations patronales ne me dérange pas. Les riches sont riches. Même s'ils cachent leur richesse. Et d'ailleurs, taxer les robots, c'est bien une cotisation patronale... Par contre je suis absolument contre des impôts du style CSG pour le financement de la sécu, des assedics ou des retraites, parce que les patrons peuvent trop facilement cacher leur richesse et ainsi échapper à l'impôt. Par contre, il leur est plus difficile de cacher quel est le nombre des employés qu'ils exploitent. Je suis totalement favorable, par conséquent, aux charges patronales proportionelles au nombre des employés, je veux dire attachées à chaque employé, comme c'était la tradition en fRANCE.
Je suis aussi favorable à la taxation des robots. C'est très simple : il suffit de considérer le nombre d'emplois que le robot a supprimé, et faire payer au patron les charges sociales qu'il aurait payé s'il avait eu des employés et non pas ce robot, et lui faire payer aussi en charge sociale un peu moins que les salaires qu'il aurait eu à payer à ces employés (pas tout à fait les salaires parce qu'il faut tenir compte du coût d'achat et d'entretien du robot, mais ça doit se calculer facilement).
De toute façon, au lieu de chercher à améliorer le système capitaliste afin de le rendre acceptable, la meilleure solution pour éviter d'avoir sans arrêt à se défendre contre les patrons, c'est encore de supprimer les patrons. Comme ça plus de problèmes :
VIVE
LA RÉVOLUTION
Vive la révolution : http://www.mai68.org
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http://www.cs3i.fr/abonnes/do
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http://vlr.da.ru
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http://hlv.cjb.net