5 décembre 2005
IRAK
Agir contre l'occupation et pour libérer le journaliste Al Kubaisy
http://mai68.org/ag/895.htm
http://kalachnikov.org/ag/895.htm
http://www.chez.com/vlr/ag/895.htm
Lien originel : http://www.iraqresistance.net/article.php3?id_article=450
La résolution du Parlement européen du 6 juillet 2005 qui dénonçait « le kidnapping et la disparition de nombreux citoyens irakiens et étrangers en Irak » et demandait quils « soient immédiatement libérés » a été peu répercutée dans les médias français qui continuent à donner une vue partielle et partiale de la situation en Irak. La résistance multiforme du peuple irakien à loccupation est le plus souvent caricaturée en la résumant à des forces « islamistes » et « saddamistes ». Il est rarement rendu compte du sort des femmes dont les droits déjà réduits seront encore diminués avec la mise en uvre de la nouvelle constitution qui doit être compatible avec « la loi islamique ».
Quant à la situation des prisonniers politiques, cest le black-out quasi total sauf pour les procès des dignitaires de lancien régime. Seule lagence « Reuters » a rendu compte du rapport du secrétaire général des Nations-Unies sur les arrestations massives dIrakiens, aussi bien par les forces doccupation que par les autorités irakiennes : « Le nombre de prisonniers continue daugmenter en raison des arrestations massives menées durant les opérations militaires qui ont un effet dévastateur sur la population civile et contribuent à provoquer le déplacement et la souffrance de milliers de familles ». Daprès ce rapport, il y a actuellement plus de 25 000 prisonniers dont plus de 13 000 détenus par les forces doccupation, près de 8000 par le ministère de la Justice et plus de 4000 par le ministère de lintérieur.
Les Nations-Unies dénoncent également « linternement de longue durée sans supervision judiciaire adéquate ». Al Kubaysi, enlevé par les forces américaines et emprisonné depuis septembre 2004 au « Camp Cropper », est devenu un symbole de ce type dinternement. Il est détenu arbitrairement sans décision de justice, aucune plainte na été officiellement déposée contre lui, aucun procès nest prévu.
Malgré les nombreuses initiatives prises en France par le collectif dassociations qui sest constitué pour sa libération, les gouvernements irakien et étatsunien font la sourde oreille. Après avoir fait signer une pétition, rencontré des responsables du Ministère des Affaires étrangères, organisé des conférences de presse et réunions dinformation, contribué au vote dune résolution au Parlement européen, ces associations ont suscité la création dun collectif davocats et de juristes qui a lancé un appel et sest déclaré prêt à prendre la défense dAl Kubaysi.
Dautres interventions ont été faites auprès de la Commission des droits de lhomme des Nations-Unies, du Haut Commissariat aux réfugiés, dAmnesty International et dautres organisations de défense des droits humains (pour la signature de lappel et des informations complémentaires, consulter le site : www.iraqresistance.net).
Ces rapports alarmistes, laggravation de la situation sur le terrain laissent de marbre les gouvernements de lUnion européenne. Après sêtre divisés sur le déclenchement de la guerre, ils ont refait leur unité pour entériner loccupation, cautionner la constitution et soutenir le gouvernement mis en place sous le contrôle des forces doccupation. Le 7 novembre, le Conseil de lUnion européenne a même lancé un appel aux pays voisins de lIrak et aux autres pays de la région pour quils soutiennent le processus politique en Irak.
Le gouvernement français nest pas en reste. Alors quil avait refusé de sengager en Irak, il a voté le 8 novembre la résolution 1637 du Conseil de sécurité qui légitime la présence des Etats-Unis (159 000 hommes) dans le pays jusquau 31 décembre 2006. Ce soutien de plus en plus affirmé à la politique des Etats-Unis nempêche pas la montée dun fort courant dopinion, même aux Etats-Unis, pour un retrait des forces doccupation qui viennent dêtre accusées davoir utilisé des bombes au phosphore blanc (interdites par les conventions internationales) contre la population de Fallouja et dont les pertes sont de plus en plus importantes (plus de 2100 militaires étatsuniens sont déjà tombés en Irak).
Dans ces conditions, il serait temps que les nombreuses organisations (partis, syndicats, associations), qui se sont engagées en France contre la guerre, sortent de leur silence et de leur inaction actuels (ce qui revient peu ou prou à cautionner loccupation) en lançant de nouvelles initiatives contre loccupation en prenant exemple sur les actions menées en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis.
J.P. LE MAREC, Membre comité contre la guerre et comité iraqresistance
Note de do : Lire aussi le texte "Reuters accuse les soldats américains de gêner le travail des médias en Irak" :
Vive la révolution : http://www.mai68.org
ou : http://kalachnikov.org
ou :
http://vlr.da.ru
ou :
http://hlv.cjb.net