JOURNAL
"Celui qui dit la vérité, il doit être exécuté."
N°35, 12 mars 2000
Le Pape a-t-il pris du LSD ?
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Non, ce n'est pas un repentir vrai dû à la prise d'une grosse dose de lucidogène ; c'est seulement un spectacle bien monté destiné à sauver la secte de Rome d'un naufrage sans fin !
J'ai failli me faire prendre. En entendant la nouvelle à la radio, en apprenant que le Pape avait demandé pardon à Dieu pour " toutes " les fautes commises par la secte de Rome, j'y ai cru. Oui, vous pouvez rire, et maintenant je ris de moi-même. Le pape ! demander sincèrement pardon pour les fautes commises par sa secte depuis deux mille ans ? Allons donc. Comment ai-je pu croire ça une seule seconde ? Il faut que je prenne rendez-vous chez mon toubib !
Oui, c'est bien Pétillon, qui avait raison dans son dessin d'il y a plusieurs années :
| Et l'homme tout blanc va venir nous demander pardon pour les crimes commis au nom de son Dieu contre nos ancêtres. |
| Faudrait qu'il arrête la défonce. |
Mais avant de continuer, peut-être est-il nécessaire que vous lisiez cette info, et celle-ci, pour diversifier les sources.
Comment ai-je fait pour croire un instant en la sincérité du Pape, vous demandez-vous à juste titre ? C'est parce qu'il est allé à Cuba, il n'y a pas si longtemps, et qu'il a demandé aux Américains d'arrêter leur blocus contre Cuba.
Vous souvenez-vous du scandale de la banque Ambroziano, avec le banquier Calvi retrouvé " suicidé " sous un pont ? Oui, il s'agit de la banque du Vatican. A l'époque, cette banque était au bord de la faillite. Et c'est l'Opus Dei, riche et puissant groupe fasciste espagnol fondé le 2 octobre 1928 par Josémaria Escriva de Balaguer, qui renfloua les caisses. Bien entendu, la reconnaissance du Pape ne s'est pas limitée à béatifier, le 17 mai 1992, le fondateur de l'Opus Dei. En fait, c'est l'obéissance du Pape que l'Opus Dei avait achetée en renflouant la banque de la secte catholique.
Mais, après ce qui s'est passé à Cuba, après la condamnation du blocus américain par Wojtyla, je me suis dit qu'il n'était pas impossible que le Pape ait réussi à se sortir des griffes de l'Opus Dei. Je me suis dit, aussi, que Fidel était bien fou d'avoir invité le Pape à Cuba. En effet, Cela faisait des années qu'il y avait une espèce d'alliance entre Fidel et les curés de la " Théologie de la libération ", qui est une fraction de l'église catholique d'Amérique Latine dont les curés participent aux guérillas révolutionnaires. A cause de cette " théologie ", l'actuel Pape condamnant toute tentative révolutionnaire, la secte de Rome a failli connaître un nouveau schisme. La venue du Pape à Cuba pouvait donc être interprétée, par tous les petits curés de la théologie de la libération, comme une trahison de la part de Fidel, me disais-je à l'époque. Puisque je parle de cette théologie, j'en profite pour dire qu'en fait le Concept de théologie de la libération fut créé par les jésuites dans le but de récupérer et de contrôler un peu tous ces petits curés d'Amérique Latine qui, dans leur " bonté chrétienne ", prenaient activement parti pour les pauvres, et qui, chaque dimanche, transformaient leur église en une assemblée générale révolutionnaire. Cette " théologie de la libération " prend l'exemple des Juifs et de Moïse pour dire qu'il est possible de se libérer de l'esclavage.
Je n'avais pas compris, non plus, quel pouvait bien être l'intérêt du chef de la secte catholique à condamner le blocus américain contre Cuba. Pourtant, si je m'étais souvenu qu'il y a 15 ou 20 ans le Pape avait dit que " l'avenir de l'Église est dans les pays sous-développés " ( était-ce du racisme, ou du réalisme ? ), j'aurais peut-être compris qu'en fait ce n'était pas Fidel qui trahissait les petits curés de la théologie de la libération, mais plutôt le pape qui cherchait à se rapprocher des curés d'Amérique Latine, pour éviter le schisme à tout prix !
Et c'est sûrement aussi pour sauver la secte de Rome en Amérique Latine ( et en Afrique, tant qu'à faire ) que le Pape a demandé pardon à Dieu en reconnaissant que « bien souvent les chrétiens ont désavoué l'Evangile et, cédant à la logique de la force, ils ont violé les droits d'ethnies et de peuples, méprisant leurs cultures et leurs traditions religieuses ». Mais notez bien que c'est à Dieu que Wojtyla a demandé pardon, pas aux peuples dont sa secte a justifié l'esclavage ( voir la conférence de Valladolid où il est décidé par la secte de Rome que " les nègres n'ont pas d'âme " ) ou le génocide ( en 1800, il y avait encore entre 7 et 8 millions d'indiens dans ce qui allait devenir les USA, en 1900, il en restait 350 000 ; au Mexique, il paraît que les Espagnols agissant au nom du Dieu catholique n'ont tué que les trois quart des indiens ). Si la secte catholique demande pardon à Dieu, c'est pour éviter d'avoir à le faire un jour devant le tribunal des hommes.
Le Pape a demandé aussi pardon pour l'antisémitisme, car il fut créé par son Église. Ça aussi, c'était pas mal : 6 millions de morts dans les camps hitlériens. Il a parlé aussi de l'inquisition. Souvenez-vous du génocide des Cathares, et des 6 millions de sorcières brûlées ( + 3 millions de sorciers. Il y a moins de mec, parce que la religion des sorcières datait d'une ancienne époque où c'étaient les femmes qui dominaient la société. Ce qui ne pouvait pas plaire aux curés. )
Et oui ! L'Église Catholique est foutue. Elle est tellement foutue que tout le monde se rend compte qu'elle n'est qu'une secte comme une autre. Elle est tellement foutue que, pour tenter de survivre encore un peu, son grand chef, Wojtyla, se voit obligé de reconnaître partiellement les crimes de sa secte. Mais ce repentir n'est évidemment qu'un mensonge de plus proféré à la face du Dieu auquel croient encore quelques paumés ! Et c'est bien un mensonge, car pour un repentir vrai, on ne fait pas de grand spectacle, et on n'amenuise pas les crimes !
Au moment où le monde prend conscience que l'Église Catholique est une secte, elle éprouve le besoin de se faire pardonner pour être tolérée. Mais qu'elle revienne un jour au pouvoir et ce sera de nouveau l'inquisition.
Quand l'Église reconnaît partiellement ses crimes, on pourrait croire qu'elle cesse d'être réactionnaire, mais Wojtila a profité de son spectacle pour condamner une fois de plus l'avortement, et cet autre dessin de Pétillon reste d'actualité :
Voici maintenant, pour la petite histoire, quelques photos qui vous plairont sûrement :
La hiérarchie catholique donnant le salut fasciste à Saint Jacques de Compostelle en 1937. | Le clergé se battant au service de Franco contre la ré publique Espagnole. | |
Aujourd'hui, la secte de Rome prône la tolérance parce qu'elle voudrait être au moins tolérée, mais rendez-lui son ancien pouvoir et ce sera de nouveau l'inquisition.
Vive la révolution :
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