JOURNAL

"Celui qui dit la vérité, il doit être exécuté."

 

N°94,          17 mars 2005



MENSONGES GOUVERNEMENTAUX

Le déficit public ; les riches sont riches ; la participation.

 

     Nous n'aurons que ce que nous prendrons

     Dans mon journal N°92, du 7 janvier 2005, je disais que c'était le bon moment pour faire grève, que, par peur que nous allions voter NON, le gouvernement cèderait plus facilement que d'habitude à cause de la proximité du référendum sur la constitution européenne. Il faut croire que je ne me trompais pas beaucoup puisqu'effectivement le gouvernement commence déjà à céder à notre mouvement. PLUS NOUS POUSSERONS, ET PLUS LE POUVOIR RECULERA : N'hésitons pas à pousser fort, car nous n'aurons que ce que nous prendrons !

     Le déficit public

     Bien entendu, le gouvernement nous ment en prétendant qu'à cause du déficit public, le pouvoir ne peut céder totalement à nos revendications. On nous dit que, pris dans un étau entre une croissance faible et son engagement vis-à-vis de l'Europe de ramener cette année le déficit sous les 3% du PIB, Raffarin n'a guère de marge de manœuvre.

     Tout d'abord, cela montre bien une fois de plus que c'est l'Europe qui sert d'excuse pour que les pauvres restent pauvres. Et que par conséquent, c'est NON que nous devons voter au prochain référendum !

     Ensuite, le déficit public, c'est de l'argent que l'État doit à des banques privées. C'est de l'argent qui a servi par exemple à financer la sécu ou la retraite. Comme l'argent possédé par les capitalistes en général et par les banques en particulier est de l'argent qui nous a été volé, il serait légitime que cet argent dû aux banques privées par l'État continue à ne pas être remboursé ! Cela ferait ainsi revenir vers la population une infime partie de ce que le capitalisme lui a volé.

     Les riches sont riches !

     Le gouvernement nous ment en prétendant qu'il n'y a pas d'argent pour payer, en prétendant que les riches sont pauvres. En effet, comme les riches s'enrichissent en appauvrissant les pauvres, la pauvreté des pauvres est en soit une preuve de la richesse des riches. Et plus les pauvres sont pauvres et plus les riches sont riches. Si les pauvres n'ont jamais été aussi pauvre depuis 35 ans, c'est que depuis 35 ans les riches n'ont jamais été aussi riches !

     Et le résultat du très simple raisonnement qui précède est encore aggravé par le fait que depuis 35 ans, le progrès scientifique et technique a multiplié par 10 ou par 100 la productivité des salariés, c'est-à-dire que la richesse produite par les salariés a été multipliée par 10 ou par 100. Bien sûr, cette richesse surmultipliée qu'il produit, le salarié n'en voit jamais la couleur, puisque son maigre salaire n'est là que pour lui faire croire qu'il n'est pas un esclave !

     Le communisme ne consiste pas à tout partager, mais bien au contraire à tout mettre en commun. Cependant, certains éprouvent le besoin de prétendre que si toutes les richesses étaient également réparties, les pauvres ne seraient pas beaucoup plus riches, qu'ils auraient juste de quoi se payer un paquet de cigarettes de plus par mois.

     Mais, alors qu'un ou deux mois avant mai 68, on nous avait dit qu'il était absolument impossible d'augmenter les ouvriers de 2 ou 3% (d'où sortirait-on l'argent ?), en MAI 68 les salaires furent augmenté de 33%. Pourtant, même après cela, les richesses n'ont pas semblées guère mieux réparties qu'avant : les riches n'ont pas semblés moins riches. Leur richesse était donc infiniment plus grande que l'équivalent de ces misérables 33% d'augmentation.

     D'après un numéro du "Monde" de 1982, en additionnant les revenus de tous les français (salaires + revenus des actions), puis en divisant par 55 millions d'habitants, c'est-à-dire en comptant même les bébés et tous ceux qui n'ont aucun revenu d'aucune sorte, le résultat donnait, à cette époque, 4 millions d'anciens Francs par personne et par mois. Aujourd'hui, en tenant compte de l'inflation réelle, ça ferait au moins 10 millions d'anciens Francs (toujours par personne et par mois). Donc, puisque l'immense majorité de la population touche moins d'un million d'anciens Francs par personne et par mois, et que les bébés ne touchent presque rien, on peut en déduire que l'infime minorité des exploiteurs est à elle seule au moins 10 fois plus riche que tout le reste de la population (Puisque le revenu moyen par habitant est de 10 millions d'anciens Francs par mois alors que l'immense majorité ne touche jamais plus d'un million, c'est que l'infime minorité des exploiteurs empoche tout le reste !).

     La richesse des riches, par rapport aux pauvres qu'ils exploitent, se compare évidemment à la richesse d'un paysan par rapport à ses vaches ! La vache peut-elle seulement imaginer la richesse du paysan ? (*)

     Les riches sont riches : ils peuvent payer !

     La participation a fait un flop

     La participation est elle aussi un mensonge. Donner au salarié quelques actions de l'usine qui l'exploite est un leurre destiné avant toute autre chose à lui faire croire qu'il fait partie des patrons de l'entreprise et que, par conséquent, quand il fait grève, il fait grève contre lui-même. C'est pour tenter d'enrayer le puissant mouvement de mai 68 que de Gaulle avait proposé de donner des actions aux salariés. Quelques jours après, il en avait convenu : « J'ai fait un flop ! » avouait-il.

     Provocation à la manif du 8 mars 2005

     Lors de la puissante manif lycéenne du 8 mars 2005 à Paris, le pouvoir s'est adonné à une provocation diabolique. Il n'a pas osé envoyer les flics pour casser du lycéen, alors il s'y est pris autrement. Il a payé et manipulé quelques dixaines ou quelques centaines de "voyous de banlieue" afin qu'ils aillent se mélanger à la manif en se faisant passer pour les habituels "casseurs".

     Mais, contrairement aux vrais "casseurs", les faux-"casseurs" ne s'en sont pas pris aux vitrines des magasins, ils n'ont pillé aucun supermarché, aucune cave de restaurant, aucune bijouterie, aucune banque. Ils s'en sont pris seulement aux lycéennes et aux lycéens. Leur volant leurs affaires, notamment leurs portables, et leur cassant tellement violemment la figure, et les choquant tellement, que certain-e-s manifestant-e-s crurent qu'il y avait eu des morts.

     Je vous invite à lire le témoignage suivant :

     http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=33547

     Le meilleur moyen d'empêcher le pouvoir de nous refaire un tel coup est de dénoncer cette provocation partout où l'on peut tout en signalant que les VRAIS "casseurs" ne s'attaquent JAMAIS aux manifestants, ils en font partie. Ils se battent d'une façon non pacifiste, mais ils se battent AVEC les manifestants ; pas contre eux !

     Cette provocation gouvernementale avait plusieurs buts. Le but premier était de faire peur aux lycéens afin qu'ils ne retournent plus manifester (leur faire casser la gueule par des flics aurait abouti à un renforcement des manifestations). Mais aussi, comme les jeunes qui furent payés et manipulés pour casser la figure aux lycéens étaient en grande majorité des "Arabes", cela fait mal-voir les "Arabes" en général et cela favorise la politique pro-sioniste du gouvernement actuel en poussant au racisme anti-"arabe" !

     Le but essentiel de cette provocation était de casser le mouvement. Dénoncer cette provocation le renforcera !

     J'en profite pour rappeler que cette provocation policière a déjà été dénoncée par "Le collectif contre la criminalisation et le contrôle social des jeunes scolarisés" :

     http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=12955

     C'est en particulier pour éviter de nouvelles provocations, et pour pouvoir se défendre plus facilement, que, maintenant, les lycéens grévistes occupent souvent leurs locaux. Mais c'est aussi pour améliorer en leur faveur le rapport de force. Ce serait bien si leurs parents les imitaient et faisaient grève avec occupation des locaux !

GRÈVE GÉNÉRALE SAUVAGE TOTALE ET ILLIMITÉE !

OCCUPATION DES LOCAUX !

Et allons-y à fond, car :

NOUS N'AURONS QUE CE QUE NOUS PRENDRONS !

 

Merci pour votre attention,
meilleures salutations,
do
http://mai68.org

 

NOTE (*) : Je n'ai bien sûr rien contre les paysans. D'ailleurs, la plus grande partie d'entre eux fait partie des pauvres, et je les invite à participer à notre mouvement et à s'unir avec nous dans une même coordination.

Post Scriptum :

1°) Tant que nous y sommes, profitons du mouvement contestataire que nous sommes en train de construire pour réclamer un retour à une vraie sécurité sociale (comme à la sortie de mai 68), et un retour au droit à la retraite à 37 ans et demi d'annuités pour toutes et tous (privé comme public). Et même allons plus loin, réclamons la retraite à 35 ans d'annuités pour tous !

2°) Qu'est-ce qu'une coordination ?

3°) Quelles sont les perspectives ?

4°) Les Patrons sont-ils indispensables ?

5°) VACCIN : comme il sait que ce serait immédiatement dénoncé, l'État n'ose pas nous faire une bonne petite manipulation du terrorisme, mais il ne rêve que de ça afin de nous faire tenir tranquille. D'ailleurs, à défaut, il n'a de cesse que de nous bourrer le crâne avec le pseudo-terrorisme qui a lieu chez les autres...

Par contre, il évite soigneusement de nous révéler qu'aujourd'hui, après mûre réflexion, la moitié des New Yorkais est persuadée que le gouvernement US savait à l'avance que les attentats du 11 septembre 2001 allaient avoir lieu et a choisi de les laisser se produire. C'est le résultat d'un sondage de Zogby International :

http://www.zogby.com/news/ReadNews.dbm?ID=855

6°) Chômage : Dans mon journal N°72 du 17 février 2003 je prévoyais :

« Les patrons aiment le chômage. C'est la raison réelle pour laquelle ils sont contre les 35 heures. Quand il y a un fort taux de chômage, les patrons peuvent dire que ceux qui travaillent sont des privilégiés, que par conséquent, ils n'ont pas à faire grève. Ils peuvent faire aussi du chantage : "Si tu fais grève, je te vire. Il y a du monde qui attend ta place. Et avec le chômage qu'il y a, tu n'es pas prêt de retrouver du boulot !". Oui, les patrons préfèrent avoir un fort volant de chômage, parce que plus le taux de chômage est élevé et plus il est difficile de se mettre en grève ! Aussi, si nous oublions de nous défendre, nous devons nous attendre à une remontée massive du chômage. »

J'avais bien raison : le chômage vient de dépasser les 10% dans notre pays ! Notre mouvement doit aussi réclamer des embauches massives, par exemple dans le secteur public, mais pas seulement, et réclamer une baisse notable du nombre d'heures de travail afin de réduire le chômage !

7°) RÉFÉRENDUM —> C'EST LE BON MOMENT POUR FAIRE GRÈVE !



Vive la révolution : http://www.mai68.org
                       ou : http://perso.cs3i.fr/do
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