30 avril 2003

 

UN ÉTUDIANT DE NANTERRE MENACÉ
D’EXCLUSION POUR AVOIR FAIT GREVE

         Le 13 mai prochain, une journée de grève générale inter-professionnelle est annoncée au niveau national par la quasi totalité des syndicats pour protester contre les réformes libérales du gouvernement Raffarin. À Nanterre, c’est ce jour là que les autorités universitaires ont choisi pour faire comparaître devant la section disciplinaire un étudiant ayant faitgrève le 27 novembre dernier.

          Aujourd’hui, en effet, la direction de la fac de Nanterre n’a plus peur de rien. Ni d’installer des caméras dans les couloirs, ni de recruter des vigiles pour terroriser les étudiants, ni non plus de faire appel à la police pour faire régner l’ordre. Le 27 novembre dernier, une cinquantaine de policiers ont pu ainsi impunément pénétrer dans un amphithéâtre en plein cours en braquant les étudiants avec des flash-balls, pour faire évacuer la dizaine d’étudiant(e)s et de chômeurs qui avaient décidé d’occuper une salle de l’université dans le but de prolonger la grève de la veille. Les occupants ont alors été gardé pendant 48 heures au commissariat. C’était la seconde intervention policière sur la fac de Nanterre en moins d’un mois. Ce type d’opérations policières semble désormais se banaliser comme on a pu le voir à la Sorbonne le 18 mars ou à la fac de Tolbiac le 2 avril.

          Le 13 mai prochain, l’un des étudiants ayant fait grève le 27 novembre comparaîtra devant la section disciplinaire de l’université. De quoi est-il accusé ? D’après le président de l’université, de s’être « rendu coupable d’agression envers les agents de sécurité universitaire ». Cette accusation se fonde sur le fait que les grévistes ont été contraints d’utiliser une bombe lacrymogène pour se défendre contre les vigiles qui étaient en train de les agresser. L’un des occupants a d’ailleurs été condamné le 28 février à une amende de 750 euros pour port d’armes. À cette condamnation judicaire, les autorités universitaires voudraient ajouter une sanction disciplinaire. Pour cette raison, elles s’attaquent au seul des neuf occupants qui soit officiellement étudiant à Nanterre.

          Ce qui est en cause ici, c’est le droit pour des grévistes de se défendre contre une tentative de briser leur action par la violence. Un droit que les autorités universitaires ne reconnaissent bien évidemment pas mais que nous entendons défendre en appelant le maximum de personnes à venir le 13 mai à Nanterre pour manifester leur solidarité contre la répression.

LE 13 MAI : GRÈVE GÉNÉRALE
DEFENDONS LE DROIT DE GRÈVE
MANIFESTONS NOTRE SOLIDARITE AVEC LES GREVISTES INCULPÉS

RDV A LA FAC DE NANTERRE À 9H30
SALLE DES CONFERENCES (BATIMENT B)

http://enrages-nanterre.freeservers.com
nanterrenlutte@hotpop.com

DERNIÈRE NOUVELLE : Le Service des Affaires Judiciaires de la fac de Nanterre a annoncé hier matin que la section disciplinaire du 13 mai était reportée d'une semaine en raison de la grève prévue ce jour là.

RDV A NANTERRE LE 20 MAI A 9H30
dans la salle des conférences du bâtiment B

SOLIDARITE CONTRE LA REPRESSION !

DISSOLUTION IMMEDIATE DES SECTIONS DISCIPLINAIRES !

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COMMENTAIRES de do :

Les caméras de surveillance : n'y a-t-il pas moyen de les saboter ? Au moins en obstruant l'objectif avec de la peinture ? Sinon en les enlevant ou en les cassant à coup de marteau, de massette ou de masse ? (agir masqué dans chacun de ces cas)

La Sorbonne : Je ne me souviens plus. Que s'est-il passé à la Sorbonne ?

Le port de masques me paraît une prudence minimale pour certaines actions considérées comme illégales par le pouvoir.

Double-peine : Vous dites : « À cette condamnation judicaire, les autorités universitaires voudraient ajouter une sanction disciplinaire. » Il s'agit de Double-peine.

GRÈVE : Il me paraît indispensable de se mettre en grève bien avant le 13 mai. Voir le journal 78

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Lettre-réponse à un courrier du collectif "nanterre en lutte" :

                    Bonjour à toutes et à tous,
 
          J'ai indiqué le nouveau rendez-vous antirépression sur mon site. Et j'ai fait en sorte qu'il ne puisse pas être loupé quand on vient sur mon site.
 
          La solidarité, c'est la vie d'un mouvement. Un mouvement où il n'y a pas de solidarité se meurt très vite. La solidarité est nécessaire, en plus d'être une réaction saine, naturelle.
 
          Mais, en plus, la solidarité peut lancer un mouvement. Ce qui avait conduit à mai 68, c'était le cycle répression-mobilisation. Si sur Paris vous savez jouer là-dessus, vous pouvez lancer un grand mouvement. Parce qu'il y a sacrément de quoi, en ce moment. C'est même une nécessité !
 
          Comme ce fut le cas en mai 68, il y a de grandes chances pour que le cycle répression-mobilisation joue en notre faveur !
 
          Mai 68 avait commencé par le combat contre la répression. Donc, si par malchance la grève générale totale et illimitée n'a toujours pas commencé, il me paraît important d'organiser dès maintenant une grève étudiante de solidarité contre la répression. Et donner à cette grève, à ce mouvement, un rendez-vous de manif contre la répression à NANTERRE LE 20 MAI. Ce rendez-vous servant de point d'orgue momentané au mouvement.
 
          Une grève de solidarité contre la répression a plus de chance d'être suivie qu'une grève normale ! et une fois que la grève a commencé, elle peut continuer. Le tout est de commencer. Où ça en est, sur Paris ?
 
          Dans ce que je propose, ce n'est bien sûr pas parce que la lutte contre la répression doit être le principal mot-d'ordre que les autres mots d'ordre (sur les retraites, la sécu, le service public, US go home, etc.) doivent être oubliés.
 
                    Le bonjour à toutes et tous,
                    Bon courage et bonne chance,
                    do
                    http://mai68.org
 
PS) En ce moment, la seule chose, me semble-t-il, qui peut bloquer le mouvement et l'empêcher de démarrer sérieusement, c'est l'idéologie de la non-violence ! Quand, face à la répression (violente), l'on ne se défend pas par les mêmes moyens (violents), le mouvement meurt dès qu'arrive la répression. Si les étudiants acceptent d'utiliser des moyens violents pour se battre contre la répression, un nouveau mai 68 est en vue. Et aujourd'hui, il est absolument nécessaire !
Cliquer ici pour un texte sur la violence révolutionnaire.
Dans certains cas il faut, comme Marcos ou Zorro, rester prudent et savoir mettre un masque pour éviter de se faire prendre. Ce qui n'empêche pas d'aller jusqu'au bout des choses...
 
PPS) Êtes-vous passé dans toutes les facs sur Paris pour lancer des appels à la grève ? Ce peut être très efficace de parler aux étudiants au début des cours. Et parfois les profs soutiennent. Quand un cours s'est mis en grève, ça fait du monde pour passer dans les autres cours, puis dans les autres facs, pour généraliser la grève.
 
PPPS) Il faut des piquets de grève : c'est essentiel pour maintenir la grève de façon sûre dans les endroits où elle s'est établie, et ainsi pouvoir se servir de la grève afin de faire diverses actions. En particulier généraliser la grève aux autres étudiants, aux lycées, aux services publics, au privé... Sinon, sans piquets de grève, on s'épuise à remettre chaque jour la même fac en grève !
 
PPS) Seul le refus idéologique de la violence peut empêcher le cycle répression-mobilisation d'amorcer un nouveau mai 68 !
 

PPPPPS) À BAS L'ÉTAT POLICIER ! est un slogan essentiel.


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Vive la révolution : http://www.mai68.org
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