27 février 2006 PETIT LEXIQUE A L'USAGE DES DISSIDENTS http://mai68.org/ag/928.htm Al-Qaïda (ou Al Queida) : Forme de Coquille vide créée de toute pièce par la CIA à partir d’une définition ouvragée à la demande. Voir l’article de Richard Labévière dans le Figaro du 23 nov. 2003 : al Qaîda, l’ennemi mythologique. Antisémitisme : L’antisémitisme est, avec la célébration mystique de la Shoah, le second fond de commerce de l’Etat d’Israël. Il ne profite d’ailleurs qu’à l’Etat sioniste. La communauté juive bénéficiant d’un fort sentiment de sympathie après la guerre, l’antisémitisme avait pratiquement disparu de l’occident. La guerre des six jours, celle du Liban et l’occupation de la Palestine l’ont fait renaître au début des années soixante dix. La politique d'Israël vis à vis des Palestiniens, politique à laquelle la communauté juive de France s'identifie majoritairement, est la cause principale du sentiment judéophobe (terme beaucoup plus précis qu'antisémite) de la communauté musulmane défavorisée. Il est inutile d'accuser Le Pen dans cette affaire ; il n'y joue qu'un rôle secondaire. Par ailleurs l’antisionisme est désormais ouvertement assimilé à une forme d’antisémitisme (3ème édition du Webster International). Les juifs qui condamnent ouvertement le sionisme sont accusés de faire preuve de "haine de soi" et peuvent parfaitement être condamnés comme tout un chacun. Voir l’article de Bertell Olman dans le N°7 de la Pensée Libre de septembre 2005 : Lettre de démission du peuple juif). Apartheid : Forme achevée de l’État raciste : la "race inférieure" est enfermée par la "race supérieure" à l’intérieur d’un territoire dont le statut de type colonial ne permet à la première nulle autonomie digne de ce nom. Formellement mis en place par les racistes blancs d’Afrique du Sud contre les noirs jusqu’en 1991, ce système a été déployé et renforcé par Israël sur le petit peuple palestinien qu’il a privé de tous ses droits fondamentaux. Le mur de séparation et d’enfermement hypocritement baptisé " clôture " symbolise parfaitement ce système politique abject. Il n’est pas sans intérêt de savoir qu’Israël entretenait déjà les meilleurs relations au monde avec l’Afrique du Sud du temps de l’apartheid : birds of a feather fly together. Ben Laden : Agent de la CIA nommé par l'administration américaine pour organiser et développer le fondamentalisme islamiste contre les soviétiques en Asie centrale. Depuis le 11 septembre : Croque Mitaine au service de l'administration Bush. Probablement mort d'insuffisance rénale fin 2001 en Afghanistan à moins qu'il ne jouisse d'une retraite heureuse dans l'un des havres de la CIA. Bush et Ben Laden forment le parfait équivalent de la dualité Big Brother/Goldstein de "1984" la fiction prophétique de George Orwell. Capitalisme : système économique dont la caractéristique fondamentale est l’accaparement du profit par l’infime minorité détentrice du capital au détriment de la multitude dépouillée, accaparement dont la cupidité insatiable tient lieu de dynamique. Ralentie entre 1918 et 1989 par l’existence d’un capitalisme d’état planifié (URSS), la domination de l’ultra-capitalisme couvre désormais la planète sans possibilité ultérieure d’extension géographique. Celui-ci attaque désormais l’humain dans sa profondeur existentielle visant à transformer tout individu en petite machine génératrice de profit. À terme, toute action humaine devra être profitable au capital sinon elle sera criminalisée et punie. La pérennité du capitalisme repose sur deux illusions : le capitalisme est un système supérieur à tous les autres pour ce qui concerne la production des biens et services nécessaire à la vie humaine. En fait, cette supériorité apparente est contingente, car le capitalisme fait flèche de tout bois : produire ce qui est nécessaire à la vie, à la mort, à la servitude, à la destruction du monde, produire massivement du virtuel, du parasitaire… l’utilité fait partie du tout par hasard. La seconde illusion concerne la parenté supposée entre capitalisme et démocratie. Si le capitalisme primitif a pu prospérer sous les régimes parlementaires bourgeois, le capitalisme agressif contemporain a un besoin évident de violence juridique, policière et militaire pour imposer sa loi. Chine : La politique chinoise personnifie la réalisation massive d’une imposture. Après des décennies de guerres civiles ayant mené à des dizaines de millions de victimes, un parti "communiste" dominant érige l’ultra-capitalisme sur les ruines de l’économie planifiée. En matière de schizophrénie politique, on n’a jamais fait mieux. Communisme : ce mot constitue en lui-même la forme définitionnelle d’une utopie. Cf. Marx : « un spectre hante l’Europe : c’est le spectre du communisme ». Il a le même statut que le mot "paradis" et ne devrait pas être utilisé si l’on est un matérialiste conséquent. Communiste : N.M. 1° partisan du mouvement qui mènera au communisme, mais comme nul n’est d’accord sur la nature et la forme de ce mouvement, cette définition n’est plus employée. 2° membre ou sympathisant d’une organisation ou d’un parti communiste. Ceci est une tautologie qui n’empêche nullement d’être à la fois communiste et ultra-capitaliste comme un dirigeant chinois par exemple. 3° simple marqueur politique utilisé par les ennemis de classe : les communistes (US : commies), les cocos, les rouges. Sans intérêt. Adj. : qui se réfère au communisme. Il n’y a rien de plus vague et plus ambiguë que cet adjectif. Consommation : Dans notre société, la consommation de biens non vitaux constitue le mode de soutien le plus actif au capitalisme. De même que la grève est le mode de lutte actif par excellence au niveau de la production, la non consommation des biens marchands offert par le "marché" est le moyen de lutte actif à l’autre pôle du système capitaliste. Cette non-consommation de tout ce qui n’a pas de valeur d’usage avérée devrait guider notre éthique (pas évident à mettre en œuvre tant nous sommes accros d'une myriade de gadgets sans valeur !). Conspirationiste / négationisme : Les propagandistes de l'administration Bush et leur naïfs partisans désignent par cet adjectif qui se veut méprisant, les sceptiques et les adversaires de la thèse officielle. Le terme est absurde : la thèse officielle fait bien état d'une conspiration d'une groupe d'islamistes fanatiques regroupés autour de Ben Laden et opérant à partir des grottes de la montagne afghane. Voilà l'art de cacher le manque d'arguments derrière un simple mot pour clore tout débat critique. L’accusation de conspirationisme fonctionne exactement comme celle de négationisme : la mise en doute, la tentative d’explication, une allusion à la nature non définitive de tout discours officiel devient impossible. Démocratie : la démocratie capitaliste se résume à la possibilité d’organiser des élections "libres". Tout le reste n’a aucune importance à partir du moment où le capital et l’idéologie qui justifie les "lois du marché" peuvent circuler et se diffuser sans entrave. Le mot d’ordre d’une telle démocratie est donc : « votez pour qui vous voulez et ne vous occupez plus de rien ». Lorsque le peuple "vote mal", ce n’est plus la démocratie (Cf. référendum sur la constitution européenne en France et l’élection du Hamas en Palestine occupée). Normalement et partout de par le monde, tout est fait pour que le bon peuple ne puisse que "bien voter". Dissidence : Les dissidents du système doivent s'organiser non pour prendre le pouvoir, ceci est impossible (et peut-être non souhaitable), mais simplement pour survivre dans des espaces de liberté. Ces espaces de liberté doivent d'abord être reconnus pour être aménagés, les idées (écrits) interdites protégées et diffusées, les technologies de surveillance policière (biométrie, Internet) doivent être démontées pour être contournées, désactivées ou piratées, les armes sociales de l'État fasciste intelligemment retournées contre lui. Il faut utiliser les tares du système, jouer avec, les étendre dans l'outrance pour aller dans le sens de sa destruction. La participation au consensus social doit être strictement limitée à ses composantes utiles. Dollar : Monnaie largement surévaluée dont l’usage international repose partiellement sur la contrainte militaire de la puissance américaine. La puissance financière de l'Amérique s’appuie sur la nécessité imposée de régler les factures énergétiques en dollars dans les échanges internationaux. Le basculement du Dollar à l’Euro opéré par Saddam Hussein dans les années 90 doit être considéré comme la cause principale de la guerre du Golf. Cette même politique reprise par l’Iran est la cause majeure de l’hostilité américaine. Le sort du Dollar repose pour une partie entre les mains de la Chine qui détient environ 1/3 des créances américaines. La fin de la suprématie du dollar sonnera la fin de l’empire américain. Economie : rien n’est plus incompréhensible que la théorie économique. S’il s’agissait d’une science, cette théorie serait unique : il n’y a qu’une physique et il ne peut y en avoir qu’une seule. Mais comme il se trouve un grand nombre de théories économiques concurrentes toutes plus fumeuses les unes que les autres, il faut bien admettre qu’elles servent de voiles pudiques pour masquer l’exploitation de l’humanité par une minorité et faire croire que les prétendues "lois du marché" sont aussi intangibles que la loi de la gravitation ou celles de l’électromagnétisme. Seule la théorie économique marxiste avait tenté d’ancrer cette discipline dans le réel. Malgré ses insuffisances elle éclairait sans doute des points que le capital voulait laisser dans l’ombre. Le capital a besoin d’obscurité pour mener à bien ses mauvais coups. Comme les voleurs des rues. Élections : Petit spectacle politique organisé de façon rituelle dans les "démocraties" modernes. Peu importe que les prérogatives économiques et politiques de l’État se soient atrophiées au profit des multinationales, des organisations internationales comme l’OMC, le FMI ou la banque mondiale, des superstructures non-démocratiques comme la communauté européenne, peu importe que l’élection porte sur des sous-ensembles minoritaires et réduits dont les membres ne sont, une fois élus, comptables et responsables de rien, peu importe enfin que les partis politiques ressemblent à des clubs de foot et ne véhiculent plus aucune idée : votez ! Il est donc clair qu’il ne faut plus participer à aucune élection. Seule l’abstention massive conservera un sens. Esclavage : Il ne s’agit pas ici de l’esclavage résiduel (mais important) qui perdure dans les marges du tiers monde, mais bien du statut effectif des individus dans l’occident post-industriel. Si nos libertés fondamentales ne sont plus respectées, si les lois contraignantes auxquelles nous devons nous plier sont rédigées en dehors de nous et contraires à nos intérêts vitaux de salariés ou de travailleurs indépendants, si notre survie matérielle dépend du bon vouloir du prince, si nous somme fichés, marqués comme du bétail, surveillés en permanence, nos paroles, nos écrits, nos lectures, nos opinions enregistrés, nos écarts punis mêmes s’ils ne nuisent à personne, enfin si nous sommes rackettés par l’État ou les sociétés privées pour chaque acte important de la vie, alors nous sommes réellement devenus des esclaves. Pour nos ancêtres, la liberté avait plus de prix que la mort ; il serait temps de s’en souvenir. État policier : ce concept est ancien. Les empires européens du XIXème siècle étaient déjà des États policiers. Au XXème siècle, le nazisme et le stalinisme en avaient fortement amélioré l’efficacité. L’apothéose du système a vraiment vu le jour avec l’Amérique de Bush à partir du 11 septembre et la législation mise en place autour du "Patriot Act". Jamais autant d’argent, jamais autant de moyens techniques et scientifiques sophistiqués n’avaient été mis au service du fichage, du marquage, de la surveillance, du contrôle et de l'internement des citoyens libres. La chose la plus étonnante est la facilité déconcertante avec laquelle les Américains l’ont accepté. Ne nous leurrons pas : l’Europe y vient. États-Unis : Depuis l’effondrement du système soviétique, les USA sont devenus le système militaro-politique dominant de la planète. Seule la Chine semble pouvoir lui faire concurrence dans un avenir plus ou moins lointain. Contrairement à ce que beaucoup croyaient, cette supériorité n’a pas diminué la course aux armements et le risque de guerre, mais au contraire, elle les a fortement accrus en renforçant l’arrogance d’un État qui se croit désormais permis d’exercer tous les crimes contre la paix sans retenue ni vergogne. "Celui à qui il est permis plus qu'il est convenable, veut plus qu'il est permis" (Publius Syrus). La fin de l’Empire est donc la prochaine étape de l’histoire du Monde. Elle pourrait être plus proche qu’on ne le croit. Europe : Ventre mou du libre échange. Nul ne voit l’unité de cette accumulation territoriale disparate dont personne en France n’aurait voulu au départ si la question avait été mise au vote. On veut nous faire croire que cette construction aussi monstrueuse qu’absurde supprimera les guerres européennes. On ne supprimera rien. Nous n’y gagnerons que la dictature et la guerre civile. Fascisme : La définition stricte du fascisme a été donnée par l’État mussolinien à partir de 1922. Mais si les apparences peuvent varier, les composantes sont souvent partout les mêmes avec des proportions un peu différentes : nationalisme outrancier, militarisme, racisme, sexisme et machisme rampants, anti-intellectualisme, anti-ouvriérisme, éloge de la force brutale, de l’instinct contre l’intelligence et la culture, prédominance de formes religieuses obscurantistes contre le rationalisme, sciences et techniques au service de la police, violence policière larvée, dégénérescence de la démocratie parlementaire, tribunaux d'exception, enfermements arbitraires, camps de concentrations, geôles secrètes, légitimation de la torture contre les opposants, chasse aux sorcières dans la fonction publique, corruption de la classe politique à grande échelle, subornation des media, désinformation et lavage de cerveaux généralisée, délation érigée en système, n’oubliais-je rien ? Non seulement l’Amérique de Bush rentre clairement dans le moule, mais une bonne partie du monde semble suivre le mouvement dans son sillage (à cause de la soit-disant lutte contre le terrorisme). Ce qui pose problème dans les discussions, c’est l’absence de mot ou d’expression adéquate et consensuelle pour désigner le type d’Etat incarné par l’Amérique de Bush : Ça n’est pas mieux que l’Allemagne de Hitler, mais c’est différent tout en étant la même chose. Gauche : Qu’on arrête de nous bassiner les oreilles à longueur de journée avec ce concept ! le champ politique n’est pas unidimensionnel et il ne l’a d'ailleurs jamais été. Voynet n’est pas plus à gauche que Jospin, ni Le Pen plus à droite que Bush ou Sarkozy, ni l'inverse d'ailleurs. Ces propos n’ont aucun sens ; les journalistes et les politiciens qui les tiennent sont juste des clowns payés pour amuser la galerie. Guerre perpétuelle, guerre sociale : Il n'y a pas de guerre occident/islam produite par un quelconque "choc de civilisations", il n'y a qu'une guerre sociale du capital, une guerre de classes contre le prolétariat mondial, une guerre des multinationales pour la prédation des richesses naturelles (hydrocarbures, matières premières), une guerre pour imposer au monde le dollar et l'idéologie qui va avec. Tout le reste n'est que rideau de fumée où la bêtise religieuse est mise à profit. Idéologie dominante : Le capitalisme ayant gagné la guerre pour l'instant, la grande bourgeoisie le terme est-il encore pertinent ? qui le personnalise impose sa vision au monde. La guerre idéologique est aussi importante que la guerre matérielle : il n'y à rien à gagner si l'on utilise les catégories mentales et les concepts de l'adversaire. Voilà bien le hic. Pour l'heure, ne s'oppose à l'idéologie du capital que le discours débile de l'islamisme radical : toute rationalité a été exclue du débat. Que faire ? Impérialisme : Finalement, l'analyse clée de Lénine (l'impérialisme, state suprême du capitalisme) et sa polémique (stérile ?) avec Kautsky n'aura pas servi à grand chose : entre temps l'URSS est née, l'URSS est morte, et l'impérialisme est plus vivant et plus agressif que jamais. Une question me semble néanmoins intéressante : où (géographiquement) se situent les têtes de l'hydre impérialiste ? Information-désinformation :
faute de pouvoir censurer l'information, les fascistes de l'administration
Bush utilisent l'effacement par foisonnement : à toute information
pertinente 'a' (concernant par exemple la nature des attentats du 11 septembre),
s'oppose rapidement une information contradictoire notée ' Intégrisme : On ne peut s'empêcher de constater un lien fort entre le développement de l'intégrisme religieux (celui de Bush ou celui des barbus) avec l'élimination du marxisme et des théories rationalistes en général. Nous voilà réduits à utiliser le caractère débile des théories débiles dominantes pour nous battre : à tout con, con et demi. Internet : Au départ, Internet a été créé par les services du Département de la Défense Américain (ARPANET). Imaginer que les forces progressistes finiront par s'en emparer pour en faire un instrument de libération est plutôt naïf. Internet colporte massivement l'idéologie du capital. La partie progressiste de l'information d'Internet est noyée dans le bruit de fond numérique en raison du mécanisme d'effacement par foisonnement expliqué un peu plus haut. Ainsi, concernant les points qui lui tiennent à cœur (attentats du 11 septembre, guerres, projets de guerres et coups d'État en cours), l'administration Bush a prévu des budgets très importants pour gagner la guerre d'Internet : multiplication de sites gérant la confusion, faux blogs, forums pipés, vandalismes de sites dissidents par des hackers à la botte, dénis de service, intimidations policières, etc. À vrai dire, tout internaute sélectionnant par exemple dans le moteur de recherche "Google" « "11 septembre" canular manipulation provocation » trouvera bien ce qu'il cherche (plus ce qu'il ne cherche pas), mais l'internaute qui s'en tient à la version officielle du 11 septembre ne verra jamais autre chose que ce qu'il lit dans la bonne presse bourgeoise. Israël : Cet État minuscule mais surarmé qui essaye encore de se faire passer, malgré ses crimes, pour le frêle et courageux petit David face à l'immonde géant Goliath, joue un rôle clé en association avec les USA dans la politique internationale. Israël est au monde arabe ce que les USA sont au monde entier : le prédateur terroriste. Les sorts de ces deux États sont intimement liés. Lorsque l'empire implosera, l'État sioniste disparaîtra. Voir la contribution à l'URL suivant : http://mai68.org/ag/863.htm Libéralisme : Rien n'est plus trompeur que ce mot qui renvoie au concept de "liberté". En fait, la liberté dont il est question ici tout au moins dans son acception française est celle du capital, pas celles des humains. Elle renvoie à la fameuse image du renard libre dans le poulailler libre. Mieux vaut donc parler de capitalisme et même d'ultra-capitalisme que de néo-libéralisme : c'est plus honnête. Libertés de pensée, de parole, d'opinion, de réunion. Liberté de la presse. Respect de la vie privé. Habeas Corpus. Des pans entiers de ce bien infiniment précieux sont actuellement mis à mal au profit d'une illusoire sécurité. Nos libertés collectives valent beaucoup plus que la mort possible de quelques-uns dans d'hypothétiques attentats "terroristes". Mafia : l'économie du crime n'est que la partie sombre du capitalisme. Tout le monde sait bien que la limite entre les deux n'est pas franche, qu'elles se complètent, qu'elles utilisent les même "lois du marché" et parfois les mêmes hommes, et que l'accumulation primitive du capitalisme à face honorable a toujours été bâtie sur le crime, l'esclavage traditionnel, le racket à grande échelle et l'extorsion violente (lisez le Capital, Livre 1). Marxisme : théorie philosophique, économique et politique certes marquée par le XIXème siècle et ultérieurement déformée par les staliniens, les maoïstes, les socialistes petits bourgeois et hâtivement enterrée au profit d'un foisonnement idéologique fumeux et inconsistant. En bref, le marxisme n'a jamais été vraiment dépassé, il a été simplement remplacé par une accumulation de pensées vides mais d'apparence "moderne". Son dépassement nécessaire n'a pas été réellement entrepris : tous ceux qui ont cru le dépasser sont revenus à de vieilles lunes spiritualistes, idéalistes ou religieuses. Matérialisme : la seul vision possible rationnelle et cohérente du monde. Rien de vient de rien et rien ne peut être lu s'il n'a été écrit préalablement. Les dieux des croyants ne sont que des dieux d'encre et de papier. Le papier des écrits prétendument saints ne mérite pas plus de respect que le papier toilette non usagé. ONU : Le "bidule" (de Gaule) est pris en otage par ses fondateurs, ceux-là mêmes qui devraient donner le bon exemple. L'ONU n'a cessé de se vautrer dans l'abjection (Irak, Kossovo, Rwanda). L'ONU ne sert à rien si elle ne s’émancipe pas de la tutelle américaine. L'ONU est une nuisance. 11 septembre : la clé de voûte de la politique américaine de ce début de XXIème siècle. Les moyens les plus considérables ont été mis en jeu pour donner à cette fiction un semblant de réalité : élimination et exportation précipitée des milliers de tonnes de décombres des tours jumelles (les pièces à conviction !) par une société chinoise, torpillage de toute enquête indépendante remplacée par un rapport bidon à moitié censuré, enfin désinformation massive sur Internet et intimidation des témoins. Le problème des occidentaux est d'accepter l'idée qu'un gouvernement qui n'a toujours eu que les mots "Liberté" et "Démocratie" à la bouche ait pu commettre un tel forfait. Vraiment, le cerveau occidental n'est pas encore prêt pour cela. Pour parfaire le tout, l'accusation de "négationnisme" peut être appliquée aux dénégateurs de la thèse officielle du 11 septembre. Vous avez compris ? Et pourtant, le PNAC l'a rêvé et Bush et Cheyney l'ont fait : un mélange de Pearl Harbour et d'Incendie du Reichstag avec une mise en scène digne de Spielberg : Pétrole : mérite bien le nom d'or noir. La forme liquide par excellence d'une richesse matérielle vitale pour l'économie mondiale achetée avec de simples jetons de monopoly (voir dollar). Cela mérite bien un 11 septembre et une guerre, deux guerres… un grand nombre de guerres, une guerre perpétuelle. Voir : PNAC : The Project for the New America Century. Ce nouveau siècle américain sera un siècle de guerre, d'oppression et de prédation généralisée. Le rapport du PNAC "Rebuilding America's Defenses" (reconstruire les défenses de l'Amérique, 76 pages, septembre 2000.[note de do : original en anglais ici et traduction en français ici) est le Mein Kampf de l'administration Bush. Le projet des attentats du onze septembre y figure presque littéralement. Ploutocratie : le pouvoir des riches. Par exemple, la fortune de Bill Gates est du même ordre de grandeur que le PNB de tous les états d'Afrique réunis. Mais qui osera dire que les USA, la Grande Bretagne ou la France sont des ploutocraties ? Propriété : Proudhon écrivait "la propriété c'est le vol". En tant qu'analyse économico-politique, la formule est un peu courte. D'un autre côté, quand certains accumulent en trente ans un capital comparable au PNB d'un petit État, on se doute bien que l'accumulation correspondante ne peut pas être honnête quelque soit le système moral auquel on se réfère. La défense du capital a toujours été la même : si tu touches à ma multinationale, on te confisquera ta voiture. Quelle bêtise de croire à une pareille ânerie ! Racisme : on peut mesurer quantitativement le racisme occidental au taux d'indemnisation ou de compensation judiciaire. Un américain de bonne famille mort dans un crash de Concorde : quelques millions de dollars, un père de famille irakien tiré comme un lapin ou un travailleur indien gazé à Bhopal par Union Carbide : clopinettes. On peut supposer que la comparaison serait identique entre un palestinien et un israélien, victimes innocentes l'un et l'autre. Il faut mettre en parallèle les morts américains dont la simple photo des cercueils est censurée et les morts irakiens non comptabilisés dont les multiples images des cadavres mutilés alimentent des trafics morbides. Du point de vue de la morale de l’Empire, les uns sont des hommes, les autres non. Pour le capital, la vie humaine n'a de valeur qu'en proportion du profit qu'elle génère. Ah, si les palestiniens étaient aussi riches que les saoudiens ! Religion : pathologie mentale collective. Pain béni pour le capital. Marx avait bien raison de parler d'opium du peuple. Voyez : Sciences : Les sciences actuelles méritent-elles encore le nom de sciences ? Il s'agit d'abord de centaines de millions de pages d'écrits ultra-spécialisées dans des revues qui ne sont lues et comprises que par les chercheurs de la discipline. Sans vouloir tomber dans un utilitarisme étroit, on peut facilement inférer que 99% de ce qu'on appelle la science ne sert à rien sinon à donner un plaisir plus ou moins narcissique à ceux qui la produisent. Jadis, l'esprit scientifique s'opposait directement à l'irrationalisme religieux. Si cela était encore vrai, l'énormité des moyens mis aux service des sciences aurait éradiqué les religions ; or, il n'en est manifestement rien. La production scientifique est incompréhensible à 99% des humains qui n'en voient qu'une mise en scène (vulgarisation). Plus compréhensibles pour le commun, les sciences sociales se ramènent de leur côté à un bavardage massif, savant et érudit. Il est probable que les sciences à leur niveau de développement du siècle dernier appliquées rationnellement et équitablement auraient suffit à donner un niveau de vie tout à fait satisfaisant à l'humanité. Le problème n'est donc pas la. Les gros demandeurs de "Big Science" (la demande "sociale") sont le capital et son État répressif. Les "savants" ne sont dans l'ensemble que les valets du capital. La "science" ne fait plus rêver, elle fait peur, et il y a de quoi. Sécurité : le mot magique de ce début de siècle. "Abandonnez nous vos libertés et nous vous protégerons contre les méchants terroristes", nous disent en quelque sorte les Sarkozy, les Bush et autres thuriféraires de l'État Policier post-moderne. Les citoyens ont oublié que leurs ancêtres avaient donné leur vie pour les libertés publiques. Baignant dans un confort amollissant, ils ont désormais peur de la mort soudaine et préfèrent la protection illusoire que le maître est censé apporter à son esclave. Répétons-le : il faut accepter la mort possible de quelques-uns comme mal nécessaire pour sauvegarder la liberté de tous. Faute de quoi nous aurons à la fois l'esclavage et la mort. Shoah : Ce mot était inconnu du public français avant la diffusion du téléfilm fleuve de Claude Lanzmann en 1985 (tourné entre 1976 et 1981). Le public français n'était pourtant nullement ignorant du génocide des juifs (Cf. Nuit et Brouillard d'Alain Raisnais, 1956) mais la nécessité de donner un nom propre à la chose n'était jamais apparue. En 1982, Israël envahit le Liban détruisant le pays, commettant la mort de dizaines de milliers d'innocents et se faisant complice de crimes contre l'humanité (Sharon à Sabra et Chatila, septembre 1982). À partir de cette époque, l'État juif a besoin de renforcer sa légitimité et sa respectabilité, il met alors en place le culte de la Shoah, fait donner ses lobbys dans différents pays occidentaux lesquels œuvrent au vote de lois répressives anti-négationnistes (en France, la loi Gayssot-Fabius est votée en 1990). Un morceau d'histoire (c'est à dire un certain corpus d'écrits canoniques) est mis au congélateur. La Shoah devient religion d'État régulièrement commémorée (journées dédiées, construction de musées et de stèles, pèlerinages dans les anciens camps, travaux d'écoliers et de lycéens, déclarations officielles répétées, unanimisme des médias). Inversement, toute expression publique de doute ou de scepticisme sur un élément minime, même totalement secondaire, du corpus devient un crime sur lequel la justice et l'administration interviennent d'une main lourde. Le caractère contre-productif de ce culte est évident ; l'énormité du crime originel n'avait pas besoin de ce cirque pour se justifier. La grosse ficelle politique pue. Sionisme : tout a été dit là dessus : le sionisme est une idéologie nationaliste, colonialiste et raciste. Voir : Assimiler l'anti-sionisme à une forme d'antisémitisme n'aura pour effet à la longue que la déculpabilisation des vrais antisémites. Socialisme : S'il est un mot qui n'a plus aucun sens, c'est bien celui là. Hitler l'a accolé au mot "national". Le "camp socialiste" a désigné le camp stalinien dont la bureaucratie d'État a usurpé le pouvoir absolu. Le "Parti Socialiste", le nôtre et les autres sont purement capitalistes. Parlons plutôt de partisans de la propriété collective des moyens de production et d'échange. L'expression a le mérite d'être claire. Certes, elle ne nous garantie pas la démocratie, c'est-à-dire le pouvoir du peuple et non de ses usurpateurs, mais ceci a l'avantage de recentrer le débat au bon endroit. Terrorisme : Ce sujet a été traité ici : Torture : la tolérance officielle d'un État dit démocratique à l'usage de la torture est un bon indicateur de son degré de décomposition interne. De ce fait le fameux mémo "Working Group Report on Detainee Interrogations in the Global War on Terrorism. Assessement on Legal, Historical, Policy and Operational Operations" du 6 mars 2003 (Les 56 premières pages justifiant l'usage de la torture contre les "ennemis combattants" révélées par le Wall Street Journal) parle de lui-même : l'Amérique s'enfonce dans la nuit barbare. Violence : l'éradication du capitalisme n'évitera pas la violence. L'hydre aux cent têtes est une métaphore poétique, mais des têtes devront malheureusement bien être coupées. Le vieux slogan portant sur "la voix pacifique de transition vers le socialisme" aura été le plus bel attrape-nigauds politique des années soixante dix et quatre vingt. La lutte des classes n'a jamais cessé. Jean-Paul __________________ Ce texte très intéressant mériterait d'être débattu sur plus de points que je vais le faire. Je vais me contenter de choisir les plus faciles : 0°) Dans la section "propriété" : Tu cites Proudhon : « La propriété, c'est le vol ». Tout le monde connaît cette phrase mais bien peu savent que malheureusement Proudhon n'a pas voulu dire quelque chose d'aussi simple et profond que : « s'approprier quelque chose, c'est le voler à tous les autres ! » Il voulait seulement dire : « Tant qu'existera la propriété, il y aura des voleurs » (Et il ne pensait pas spécialement aux capitalistes, mais plutôt aux voleurs d'oranges ou de mobylettes). 1°) Dans la section "dissidence" tu dis : « Les dissidents du système doivent s'organiser non pour prendre le pouvoir, ceci est impossible (et peut-être non souhaitable), mais simplement pour survivre dans des espaces de liberté. » Cette phrase pourrait être le thème d'un texte approfondi de plusieurs centaines de pages. Je me contenterais ici de dire que je te trouve bien pessimiste. Je pense qu'il est encore possible de faire la révolution. Et je préciserai aussi que détruire le pouvoir revient au même que donner tout le pouvoir à la coordination : http://mai68.org/textes/coordination.htm 2°) Sur la démocratie et les élections j'ai écrit ceci : http://mai68.org/tracts/Suffrageuniversel/LESUFFRAGEUNIVERSEL.htm 3°) Dans la section "Idéologie dominante", tu dis : « La guerre idéologique est aussi importante que la guerre matérielle : il n'y à rien à gagner si l'on utilise les catégories mentales et les concepts de l'adversaire. Voilà bien le hic. Pour l'heure, ne s'oppose à l'idéologie du capital que le discours débile de l'islamisme radical » Je pense que tu parles des discours qu'on voit dans le spectacle. Parce que justement, il y a des gens qui lisent Guy Debord et son livre "La société du spectacle", il y a des gens qui lisent Marx, et j'espère qu'il y en a aussi qui lisent mon essai sur l'esclavage au concept : http://mai68.org/do/liens/concept.htm Et j'ose espérer aussi que parmi tous ces gens qui ont lu certaines des choses que je viens d'énumérer et bien d'autres encore, il y en a qui savent s'en servir et qui s'en servent, consciemment ou non, pour regarder le monde et pour agir sur lui. 4°) Tu dis à propos du fait que le pouvoir se sert du terrorisme : « Nos libertés collectives valent beaucoup plus que la mort possible de quelques-uns dans d'hypothétiques attentats "terroristes". » C'est une remarque excellente que je partage absolument ! 5°) Dans la section "Marxisme" : Tu dis que le marxisme est une "théorie philosophique". Cela n'aurait pas plut à Karl Marx qui a détruit la philosophie dans son livre "misère de la philosophie" qu'il écrivit pour répondre à "philosophie de la misère" de Proudhon. Note que Marx ne fut pas seul à détruire la philosophie. Voir le livre de Nietzsche "Le crépuscule des idôle" dont le sous-titre est "Comment philosopher à coup de marteau" ! Tu dis à propos de la théorie marxiste que "Son dépassement nécessaire n'a pas été réellement entrepris". Tu te trompes. Il y a la théorie situationniste qui a entrepris une telle tâche avec beaucoup de succès. Et, personnellement, j'ai dépassé la théorie situationniste elle-même dans ma thc (théorie du concept) : |
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