3 mars 2006

LE NÉPAL ET LES MAOS SUR ARTE

    Dénonciation par Himalove des mensonges éhontés de Vincent PRADO et Nicolas JAILLARD à propos des révolutionnaires maoïstes du Népal.

http://mai68.org/ag/929.htm
http://kalachnikov.org/ag/929.htm
http://www.chez.com/vlr/ag/929.htm

http://www.monhebergement.fr/do/ag/929.htm

Népal : Lettre ouverte à Arte

    Lettre ouverte aux mercenaires photographe et plumitif Vincent PRADO et Nicolas JAILLARD, à propos d'un reportage sur la guérilla maoïste au Népal, intitulé « Esclaves des maos ». Reportage diffusé, le 1er mars 2006 sur Arte à 21h30, morceau de bravoure d'une soirée consacrée à célébrer l'année 1956 et la mort spirituelle de Joseph Staline.

        Messieurs les reporters franchement anti-communistes,

    Les communistes népalais, tendance mao, vous ont donné un sujet en or : La construction d'une route himalayenne par une bande d'enfants et de vieillards mal nourris, « forcés par la guérilla à travailler gratuitement 15 jours durant, selon vos dires, quelque part dans l'ouest sauvage du Népal… »

    Vous avez abusé de leur hospitalité et menti à votre retour aux téléspectateurs français.

    Vous avez filmé longuement, avec une certaine impudeur, des adolescents et des personnes vénérables de près de 60 ans — un miracle au Népal où l'espérance de vie est tombée en 10 ans à 35 ans ! — en train de manier la pioche et la barre à mine.

    Vous avez ri de leur labeur et de leurs nus pieds avec votre caméra numérique dont le prix suffirait à nourrir pendant une année entière une famille népalaise.

    Vous avez montré, un brin cynique, façon Charlie Hebdo, les cadres du Parti vanter les mérites de ce travail de forçat, sur fond de drapeau rouge élimé.

    Inutile de préciser que la portée symbolique de la « Route des Martyrs », équivalent népalais de la « piste Ho Chi Min » vous a complètement échappé…

    Pendant les guerres d'Indochine, la presse internationale traitait avec un peu plus d'honneur les coolies vietnamiens qui construisaient les routes sous les bombardements américains.

    Chaque coup de pioche d'un gamin en guenille vous est prétexte à asséner un coup de pied à la statue imaginaire de Joseph Staline.

    "La tête du staline local, au nez coupé, doit rouler au pieds des Himalayas…" tel est votre leitmotiv.

    Dans votre regard d'occidental bien nourri, vous voyez les Népalais au goulag au lieu de les voir tels qu'ils sont : en train construire une route ; et, parfois, de la construire même sous la mitraille des hélicoptères de combat du tyran Gyanendra qui, comme vous, fait tout pour empêcher que cette route soit construite !

    Exit le dictateur Gyanendra, responsable de la guerre civile, et ses mercenaires dont certains portent le béret bleu des forces de l'ONU…

    Exit la spécificité du régime de Kathmandou, basé sur la discrimination sociale, raciale et religieuse.

    Exit le caractère fasciste du système dont le militarisme féodal serait fascinant à étudier.

    Les maopatis vous offraient, grâce à leur route himalayenne, les pelles et les pioches pour terrasser leur Idéal ; et Arte vous payait le billet d'avion et le reportage. [Note de do : Gyanendra et la CIA ne vous auraient-ils pas filé une toute petite "ralonge budgétaire" ?]

    Or, ces images "volées" de femmes, d'enfants et de vieillards triant le gravier, cassant du roc et des cailloux, presque bénévolement, auraient pu être filmées partout dans les Himalayas (même ailleurs qu'au Népal).

    Les gens qui arpentent ces gigantesques montagnes le savent, mais pas les téléspectateurs d'Arte ni, peut-être, son directeur.

    Il y a une grande malhonnêteté ici à attribuer le dénuement, l'indigence et la violence des rapports sociaux à l'idéologie communiste.

    De la frontière pakistanaise, au Ladakh jusqu'au Sikkhim, Bouthan et Arunachal Pradesh, toutes les routes himalayennes ont été construites, reconstruites et cimentées avec le sang et la sueur des Népalais. Et ce, souvent pour des salaires de misère…

    Savez-vous combien l'armée indienne paye un travailleur népalais, trimant à 4000 mètres d'altitude, au Ladakh, risquant sa vie sans tente ni protection contre le froid, dans des conditions climatiques ressemblant à celles du pole sud ? 2500 roupies… soit 50 euros ! Une femme est payée la moitié ; les enfants, un plat de lentille !

    Et là, il n'y a nul Erik Valli (cinéaste) ou Olivier Fölmi (photographe esthéthisant la misère) pour braver la censure du Border Road Organization (le génie indien) et immortaliser leurs souffrances.

    Vincent PRADO et Nicolas JAILLARD n'ont pas fait un travail de journaliste ni d'artiste dans leur reportage « Esclaves des maos » sur Arte, mais la sale besogne des agents d'influence sur le « toit du monde ».

    Messieurs les menteurs, les peuples du Népal ne sont pas pris en tenaille entre l'armée de libération populaire et la Royal Nepal Army mais participent activement à leur libération.

    En novembre 2005, à New Dehli, les démocrates, les communistes et les maoistes ont signé ensembles un agreement de 12 points(1) qui vise à fusionner les milices communistes et les éléments libéraux de la RNA et à donner la direction de cette nouvelle armée républicaine à une assemblée constituante.

    Afin d'éviter cette libération, G. W. BUSH s'est déplacé à Dehli le 2 mars 2006 et a proposé au gouvernement indien de lui livrer de l'uranium enrichi dont cette nouvelle puissance nucléaire a cruellement besoin...

    En échange, les États-Unis demandent instamment à l'Inde de s'aligner sur les intérêts américains dans la région.

    Le Népal et ses camps de recrutement gurkha(2) doivent rester, comme le Pakistan, un porte-avion US.

    Le destin des peuples est devenu une monnaie d'échange entre les superpuissances.

    Présenter les Népalais comme étant seulement des sujets subissant la terreur et les catastrophes, c'est participer à leur destitution, messieurs les journalistes.

    Chose que souhaite, peut-être, certains éléments de l'impérialisme à l'ONU, pour établir un protectorat.

(1) http://www.kantipuronline.com/kolnews.php?&nid=57858

(2) Note de do : Les gurkhas sont des mercenaires recrutés par l'impérialisme dans la population népalaise. Les maos et la population népalaise font la révolution en particulier pour en finir avec ce commerce de chair humaine ! pour en savoir plus sur les Gurkas, c'est ici, et c'est indispensable :

http://mai68.org/ag/807.htm

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Complément par do :

NÉPAL : LA ROUTE DE LA RÉVOLUTION (lien cliquable)

    Réaliser les rêves de l'ensemble de la population partout où elle réussit à s'établir est, pour la révolution, le meilleur moyen de parvenir à la victoire totale.

    Voici un point de vue contredisant absolument la propagande pro-américaine d'Arte-la-pro-européenne ! (lien cliquable)

    Demandez-vous :

    Si, comme le prétend Arte dans son soit-disant "reportage" du 1° mars 2006, le peuple népalais est contre les maos, et si les maos ont aussi contre eux l'armée du Népal et Gyanendra, le roi du Népal, dont Arte a soigneusement oublié de nous dire qu'il a dû assassiner toute sa famille pour parvenir au pouvoir, Gyanendra lui-même soutenu en particulier contre les maos par la CIA et tout son fric, comment se peut-il alors, s'ils ont vraiment tout le monde contre eux et même la population, que les "maos" aient la possibilité de "régner" sur 80% du Népal ? ! :

    C'est tout bonnement impossible, donc Arte ment :

    Tout simplement, contrairement à ce que prétend Arte, les "maos" népalais sont soutenus par la population népalaise dans son ensemble. Les "maos" népalais, qui, il faut le préciser, ne sont pas soutenus par la Chine, sont en fait l'expression de la révolte népalaise contre la dictature du tyran et assassin Gyanendra !

    Un reportage honnête, contrairement à celui d'Arte, sur la route révolutionnaire du népal peut être consulté ici :

    http://mai68.org/ag/832.htm

    Tout sur la guérilla maoïste népalaise par l'excellent Himalove qui a vécu plusieurs années au Népal :

     http://mai68.org/ag/800.htm


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