JOURNAL
"Celui qui dit la vérité, il doit être exécuté."
N°57, 5 aout 2001 RÉFLEXIONS SUR GÊNES
Table des matières : Titre
Sommes-nous
contre la mondialisation ?
Qu'est-ce
que la mondialisation ?
Qu'est-ce
que le spectacle ?
Comment
trouver la vérité à partir du mensonge ?
Qu'est-ce
que la police ? (1)
Qu'est-ce
que la police ? (2)
Qui
est Carlo Giuliani ?
Comment
est-il possible qu'à Gênes la police ait pu être aussi méchante ?
Comment
les policiers ont-ils pu être aussi méchants ?
Comment
peut-on devenir policier ?
L'armée
a-t-elle le même défaut que la police ?
Qu'est-ce
que la violence révolutionnaire ?
Qu'est-ce
que le Black Bloc ?
La
casse est-elle une affaire d'hommes ?
Qu'est-ce
que la non-violence ?
Qu'est-ce
qui m'a le plus écuré ?
Que
faire quand on a peur ?
Qu'en
est-il des armes purement défensives ?
Qu'est-ce
que la provocation ?
Quelle
différence y a-t-il entre un contestataire et un révolutionnaire ?
Pourquoi
le pouvoir veut-il faire passer les Black Bloc pour des flics ?
Il
faut le dire haut et fort : Les Black Bloc ne sont pas des flics !
Qu'est-ce
que la récupération ?
Que
veulent la plupart des chefs de la contestation " antimondialisation " ?
Qu'est-ce
qu'un SO ?
La
seule façon de ne jamais être trahi par son chef est de ne pas
en avoir !
Que
dire des émeutes préméditées par rapport aux émeutes
spontanées ?
Et
qui donc va payer les dégats de Gênes ?
Qu'est-ce
que la honte ?
Que
faire après Gênes ?
Post
Scriptum
RÉFLEXIONS
SUR GÊNES La
révolution n'est pas un dîner de gala, c'est un acte de violence
par lequel une classe en renverse une autre ! ____________
Sommes-nous contre la mondialisation ? Nous sommes pour la révolution qui abolira les classes, qui supprimera toute forme d'exploitation et de domination ! " Antimondialisation " est un terme choisi par le pouvoir. Accepter que ce soit ce terme qui nous désigne, c'est accepter que ce soit le pouvoir qui choisisse notre nom, c'est accepter que ce soit le pouvoir qui décrive ce que nous sommes (et bien sûr d'une façon qui soit tantôt la plus mièvre, tantôt la plus caricaturale possible), c'est donc accepter que ce soit le pouvoir qui décide ce que nous sommes ! (lire la théorie du concept pour comprendre l'importance du vocabulaire et des concepts, et pour étudier l'esclavage aux concepts) Que ce soit consciemment ou non, nous ne sommes pas contre la mondialisation, mais pour la révolution. Cependant, au cas où par malheur nous ne réussissions pas à choisir nous-même le mot qui doit nous désigner, il faut que ce se soit nous qui définissions la " mondialisation " ! puisque le pouvoir nous dit que nous sommes le mouvement " antimondialisation ". Qu'est-ce que la mondialisation ? La mondialisation, c'est la mondialisation de l'impérialisme américain. C'est
le nouvel ordre mondial qui cherche à s'imposer. Que ceux qui veulent le savoir vraiment lisent " la société du spectacle " de guy debord. Je tiens à préciser que l'étude de ce livre, certes difficile, me paraît indispensable pour quiconque veut savoir dans quel monde il vit ! Le petit résumé qui suit est partiel ; il sattache surtout à la partie voulue par le pouvoir de laspect apparence du spectacle :
Le spectacle est le discours du pouvoir. Il est limage du monde
que le pouvoir cherche à nous imposer avec laide des médias,
qui sont tous au service de ceux qui les financent (c'est-à-dire,
très souvent, les gens du pouvoir). Il est le mensonge destiné
à nous faire réagir selon des façons calculées
par le pouvoir. Comment trouver la vérité à partir du mensonge ? Le plus important, et le plus difficile, pour déjouer un spectacle que lon a reconnu, cest encore de penser à se poser ce genre de questions : " Imaginons que ce spectacle ne soit pas un spectacle, comment est-ce que je réagirais ? Si la population prend ce spectacle pour la réalité, que pensera-t-elle consciemment ? que pensera-t-elle inconsciemment ? et finalement, comment réagira-t-elle ? " Les réponses à ces questions sont généralement assez faciles à trouver. Elles indiquent le but poursuivi par le pouvoir avec la mise en scène de ce spectacle particulier. Une fois connu ce but, le mensonge se démonte tout seul. Il reste seulement à comparer la réaction quaura la population si elle tombe dans le piège à celle quelle aura si elle ny tombe pas. Au tout début de la Révolution Française, le 13 juillet 1789, devant les actes de pillage qui se multipliaient dans la capitale et l'inaction des troupes royales concentrées au Champ-de-Mars, les électeurs de Paris, réunis à l'Hôtel de Ville, décidèrent de créer une troupe de 12 000 hommes, choisis parmi les " meilleurs citoyens de la ville ". Le 15 juillet, La Fayette fut élu, par acclamation, commandant en chef de cette troupe dont il décida qu'elle s'apellerait la " garde nationale ". Ce corps de police prit souvent le parti des tentatives de révolution que connût la capitale de France au XIXème siècle. La garde nationale constitua même, pendant la commune de Paris, en 1871, une partie essentielle du bras armé de la révolution. C'est pourquoi ce corps de police fut définitivement dissous par le gouvernement Thiers (loi du 30 aout 1871). C'est pendant la guerre de 39-45 que l'on pût voir d'une façon évidente ce qu'était devenue la police en fRANCE. Et si après cette guerre, l'un des slogans favoris des manifestations ouvrières était : « Po-lice Mi-lice, Fli-caille Ra-caille », c'était bien parce que la police, malgré quelques exceptions, avait pris le parti des nazis, en favorisant la milice, et en livrant les juifs (les hommes, les femmes, les vieux et mêmes les enfants (rappelons qu'Hitler n'avait pas réclamé les enfants !) à l'ennemi. Peu avant de mourir il y a une dixaine d'années, mon père, ancien résistant, disait, en pensant à Mitterrand, à Papon et à d'autres que : « Si à la sortie de la guerre, on avait exécuté tous les collabos, aujourd'hui on serait pas dans la merde où on est ! » Mais, loin d'avoir éxécuté les collabos, de Gaulle les a employés. C'est ainsi qu'il nomma Papon préfet de police de Paris ! Et l'on vit une fois de plus ce qu'était la police : Le 17 octobre 1961, la police assassina au moins 200 Algériens dont une bonne cinquantaine dans la cour de la préfecture elle-même ! L'on vit aussi, bien sûr, la police en Mai 68, que je ne vais pas résumer ici. Que celles et ceux qui veulent savoir pour de vrai ce qui s'est passé cette année-là lisent le meilleur livre sur la question : celui écrit par René Viénet, intitulé " Enragés et situationnistes dans le mouvement des occupations ", publié chez Gallimard ; le livre écrit par Jean-Louis Brau, intitulé " Cours, camarade, le vieux monde est derrière toi ", chez Albin Michel, est vraiment bien lui aussi ; et si vous voulez compléter, alors vous pouvez lire aussi " La France de mai 68 " de Alain Delale et Gilles Ragache au Seuil. Je livrerai ici seulement un épisode : celui du 11 juin 1968 à Sochaux aux usines peugeot, où la police tira à balles réelles et où il y eut deux morts ! Si j'en parle ici, c'est parce que j'ai bien connu un mec qui bossait dans cette usine et qui m'a raconté des choses que les journalistes nous ont cachées : l'un des CRS fut attrapé par les ouvriers, et son corps disparut dans un haut-fourneau. Bien fait. Mais plus beau encore, tous les civils possédant une arme, c'est-à-dire les chasseurs des alentours (jusqu'à trente km, m'a-t-on dit) firent le déplacement jusqu'à Sochaux, avec armes et munitions, pour soutenir les ouvriers. C'est pourquoi De Gaulle, qui savait qu'il ne gagnerait pas une guerre civile, décida de retirer ses forces sur le champ. C'est bien pourquoi aujourd'hui, le pouvoir fait tout pour faire mal-voir les chasseurs ! C'est bien pourquoi les gauchistes qui attaquent les chasseurs, certes pas toujours tout à fait à tord, feraient bien de faire attention au fait qu'une révolution ne se fait pas sans armes et que les seuls civils a en posséder et à savoir s'en servir sont les chasseurs ! Tiens, et si nous nous mettions dans des clubs de tir ? Et si nous passions le permis de chasse ? Achetons des fusils à éléphants ou à sanglier. Il paraît que la chevrotine, c'est pas si mal ! Nous avons vu aussi la police à l'uvre le 4 décembre 1986 à Paris, où le million de manifestants qui en revinrent décrivirent cette journée comme un Chili à la française. Mais c'est seulement le lendemain que, vers une heure du matin, Malik Oussekine fut assassiné à coups de matraques par les PVM. C'est-à-dire par les Policiers Voltigeurs Motorisés : ils sont à deux sur une moto : un qui conduit, et l'autre derrière qui tient un long bâton pour taper. Si vous les rencontrez, vous pouvez essayer de lâcher des billes, mais il vaut mieux utiliser cette arme contre les chevaux des polices montées. Contre les PVM, je conseillerais plutôt une bonne bouteille d'huile répandue sur le sol, l'huile de vidange irait aussi. Et une fois qu'ils sont à terre, il faut songer à venger Malik Oussekine. Pour lui, qui ne faisait que passer et qui était à l'université de Dauphine même pas encore en grève, ils n'ont eu aucune pitié : ils l'ont matraqué jusqu'à ce qu'il crève. De toute façon, si vous laissez les PVM se relever, après leur " accident de moto ", que croyez-vous qu'ils feront ? Et
nous avons vu à nouveau la police, à Gênes, qui n'a
pas hésité à faire un faux Black Bloc pour avoir
une excuse supplémentaire de massacrer les manifestants ;
surtout les pacifistes, parce que les autres se défendent !
Et après les avoir matraqués pendant des heures dans la
rue, ils en amenèrent des centaines dans leurs commissariats pour
les torturer ! Ils allèrent même cueillir tous les blessés
dans les hopitaux pour leur faire subir le même sort. C'est-à-dire,
répétons-le, pour les torturer ! Que Chirac et Jospin aient refusé de condamner les violences policières de Gênes n'augure rien de bon sur ce que fera la police en fRANCE quand elle se trouvera dans la même situation. Il vaut mieux s'y préparer ! Même
si les policiers ne le savent pas eux-mêmes, ils ne sont pas là
pour empêcher une petite ordure de voler le sac à main de
la petite vieille, ni pour empêcher un autre salaud de violer une
fille ! La
police est là pour maintenir l'ordre établi, pour défendre
les patrons contre les ouvriers, pour que les exploiteurs puissent continuer
à nous exploiter, pour que la classe dominante reste la classe
dominante ! Carlo est un individu qui, à Gênes, a reçu une balle de la police dans la tête, puis il a reçu une autre balle de la police, toujours dans la tête, puis il a été volontairement écrasé une première fois par une auto de police, et une deuxième fois par la même auto. Ensuite, la police l'a tabassé alors qu'il était déjà mort, et enfin elle lui a marché dessus (photo1 et photo 2) pour charger la manif ! Et que ceux qui croient encore que le policier qui l'a assassiné l'a fait parce qu'il était en état de légitime défense lisent cette intervention ! puis regardent cette photo ! Comment est-il possible qu'à Gênes la police ait pu être aussi méchante ? A Gênes, la police a massacré des pacifistes, elle les a matraqués pendant des heures ! Puis elle les a amenés au commissariat pour les torturer. Ce mot n'est pas exagéré, malheureusement ! Et elle a été chercher les blessés dans les hôpitaux pour leur faire subir à eux aussi des tortures ! Elle a attaqué en pleine nuit, et massacré, des pacifistes dans leurs sacs de couchage à l'école Diaz, local du GSF ! C'est pourquoi je pose la question : « Comment est-il possible que la police italienne ait pu être aussi méchante ? ! » En Algérie, de 1956 à 1962, la torture était un moyen de répression généralisé : il fallait que tou(te)s les algérien(ne)s sachent bien quels risques ils couraient s'ils étaient pris en train de résister à l'oppresseur français. La torture était avant tout une punition ! Eh, bien ! je pense qu'à Gênes, le pouvoir a tenu exactement le même raisonnement ! Comment les policiers ont-ils pu être aussi méchants ? Mais les policiers ne viennent pas de la planète Mars, ce sont des êtres humains, qui aiment leur femmes, et leurs enfants... Comment ont-ils pu accepter de tels ordres ? Comment ont-ils pu accepter d'être aussi méchants ? Avaient-ils été drogués ? Leur avait-on fait croire que des émeutiers avaient tué des policiers et que par conséquent l'État les couvrirait pour le cas où ils se vengeraient ? Cette dernière question n'est pas du tout de la science fiction. C'est ce que Papon fit croire à la police parisienne pour qu'elle se mette à tuer un très grand nombre d'Algériens pendant la manif du 17 octobre 1961 à Paris ! En
fait, pour comprendre non pas les raisons mais les causes de l'ultra-violence
policière pendant les événements de Gênes,
je pense qu'il suffit de se souvenir qu'avant Gênes, un attentat
à la lettre piégée a sérieusement blessé
un carabinier à un il. Et que cet attentat fut très
loin d'être le seul ! L'ensemble de ces attentats était une
gigantesque provocation, une manipulation exécutée par les
services secrets italiens, dont l'un des buts était de faire croire
aux policiers que c'était nous qui avions commis ces attentats !
Alors que c'est l'État italien qui les avait commandités ! Peut-être serait-il bon de mener une enquête auprès des policiers eux-mêmes pour qu'ils nous expliquent ce qu'il s'est passé ! Peut-être se retourneraient-ils alors contre l'État italien, qui a commis des attentats contre eux en leur faisant croire que c'était nous, et ce notamment dans le but de les manipuler, de les pousser à l'ultra-violence contre les nôtres ! Comment peut-on devenir policier ? Parce qu'on tombe dans un piège : on croit qu'on va sauver la veuve et l'orphelin ! On croit que la police est la chevalerie moderne ! Parce que la télé, et même le cinéma, nous montre sans arrêt, je dis bien sans arrêt, des feuilletons ou des films qui intègrent de la propagande pour la police, à supposer, ce qui est de plus en plus rare, que le film en question ne se réduise pas à de la propagande policière ! Et quand on est engagé dans la police, il est trop tard pour en sortir. Et on devient, à la longue, un policier digne de ce nom, c'est-à-dire très obéissant ! L'armée a-t-elle le même défaut que la police ? Il ne faut pas confondre la police et l'armée : Il sera bien plus facile de passer des alliances avec les militaires qu'avec la police : en fRANCE, pendant la " dernière guerre mondiale ", la police a massivement collaboré avec les nazis, ce qui n'est pas du tout le cas de l'armée. Qu'est-ce que la violence révolutionnaire ? Il y a d'un côté la violence du dominant contre le dominé, la violence qui sert à maintenir la domination. Domination qui, en elle-même, est la pire de toutes les violences, et qui est la violence première, la violence essentielle, celle qui engendre toutes les autres. C'est la violence réactionnaire. Et de l'autre, la violence du dominé contre le dominant. La violence qui veut détruire toute forme de domination. C'est la violence révolutionnaire. Si les dominés acceptent de croire ce que le dominant lui dit à la télé : que les dominés ne doivent jamais utiliser la violence pour se défendre, sous le prétexte fallacieux que les salauds qui sont au pouvoir seraient des gentils, alors, les dominés l'auront toujours dans le cul ! parce que les dominants, eux, n'hésitent jamais à utiliser la violence pour maintenir la domination. Cela s'est bien vu une fois de plus à Gênes ! Les
émeutiers ont raison de piller et de casser ce qui appartient aux
maîtres du monde. Il faut que ça coûte le plus cher
possible aux capitalistes, quand ils manigancent contre la population.
Il faut que ça leur coûte plus cher que quand ils ne cherchent
pas à nous exploiter encore plus ! C'est le seul langage qu'ils
comprennent ! Lire le
journal numéro
N°55 pour comprendre bien plus complètement ce qu'est la
violence révolutionnaire et quelles sont ses différences
d'avec le terrorisme. Dans le post scriptum du N°55, je réponds
aussi aux questions : Ce sont des individus qui pratiquent la violence révolutionnaire. Principalement des anarchistes, mais pas seulement. Pour plus de précision, lire la définition proposée par dark (intervention 84 en AG sur mon site ; vous pouvez lire aussi la réponse que je lui ai faite en AG sur mon site : intervention 85) Le mot Black Bloc a paraît-il été choisi, il y a longtemps, par la police allemande pour désigner les autonomes. Je n'aime pas que ce soit la police qui décide du mot qui va désigner les gens sympa ! C'est très dangereux. Je crois qu'il faut éviter de se déguiser en Black Bloc quand on va en manif ! même si on veut y pratiquer la violence révolutionnaire ! Car ça nous évitera d'être trop facilement repérés et infiltrés par la police ! Ce que je veux dire, c'est que si un révolutionaire peut facilement se fringuer en Black Bloc ; la police aussi ! Et ça lui devient trop facile de faire des saloperies qui pourront ensuite être imputées aux Black Bloc ! Je propose aux futurs émeutiers d'utiliser, pour se désigner eux-mêmes, le vocabulaire courant : " émeutier " ! les émeutiers ne doivent pas avoir d'uniformes ! La casse est-elle une affaire d'hommes ? Quant au discours pseudo-féministe tentant de nous convaincre que la " casse " est une affaire d'hommes, que veut-il dire exactement ? Que la manière non-violente d'utiliser son corps est bien plus cohérente pour des antisexistes ? Etre passive et victime, douce et modérée, sont pourtant des clichés féminins contre lesquels beaucoup de femmes se battent depuis très longtemps. (voir référence) Qu'est-ce que la non-violence ? Il y a plusieurs façons d'utiliser le mot " non-violence ". Je vais commencer par la plus belle, c'est-à-dire par celle qui est pratiquée par des gens qui sont peut-être encore plus courageux que bien des émeutiers. Les
grèves de la faim, les mutilations et autres bonzeries (se verser
un jerrican d'essence sur la tête puis allumer une dernière
cigarette) font appel à quelque chose que je déteste :
le sentiment chrétien, la charité chrétienne, la
pitié chrétienne. Bien
entendu, vous aurez compris que les personnes dont je parle ci-dessus,
qui vont effectivement jusqu'au sacrifice non-violent, sont une infime
minorité parmi toutes celles qui se réclament de la non-violence
pour ne pas attaquer la police quand cette dernière cherche à
nous empêcher d'atteindre notre but et, même, pour
ne pas se défendre lorsque la police les charge. Ainsi, l'idéologie de la non-violence, et d'autant plus quand elle est effectivement pratiquée par ses partisans les plus courageux, est une idéologie totalement néfaste ! C'est bien pourquoi, dans les années 1970, nous parlions de " non-violents-débiles ". En un seul mot. (voir note 5) Qu'est-ce qui m'a le plus écuré ? Qu'elle était lamentable, cette image d'une manifestation entière levant les mains en l'air, se rendant à la police dans l'espoir de ne pas se faire casser la figure. J'aurais cent fois préféré mourir comme Carlo plutôt que de lever les mains en l'air comme une armée vaincue qui se rend sans même s'être battue ! Ce cortège s'est tout simplement attiré le mépris de la police qui n'a pas hésité à le massacrer !(1) Il est particulièrement écurant qu'ensuite des manifestants, peut-être les mêmes, reprochent leur violence aux Black Bloc, aux autonomes et autres émeutiers ! Les émeutiers sont les plus courageux ! C'est tout ! on ne doit pas le leur reprocher ! Il faut de tout pour faire une révolution, mais ceux qui se rendent au premier coup de feu ne doivent pas reprocher leur courage à ceux qui continuent le combat ! La première chose à faire est de ne pas dire du mal de ceux qui n'ont pas peur, ou qui vont au combat malgré leur(s) peur(s) ! Et pour ça, il est très important d'avouer sa peur à soi-même et aux autres. Il est très important de ne pas la déguiser, pour soi-même ou pour les autres, en idéologie de la non-violence. Car une fois qu'on s'est emprisonné dans la non-violence ou le pacifisme afin de camoufler sa peur, alors on se voit du même coup obligé de médire de ceux qui montent au combat, en première ligne ! Il faut parler de sa peur avec les autres, principalement avec ceux ou celles qui n'ont pas peur ou qui savent maîtriser leur peur, il faut leur demander comment la combattre, et en attendant d'y parvenir, leur demander de participer seulement à des taches pas trop dangereuses. Il y en a plein, dans une manif, même quand elle affronte la police. Et, en toute extrémité, on peut se contenter d'être dans la manif, mais le plus loin possible de la ligne de front. Être dans la manif, ce n'est déjà pas si mal ! L'arme ultime contre la peur, ou pour la dominer, c'est de bien comprendre que pour la police, attaquer des gens qui ne se défendent pas, c'est " pain béni ". Les policiers, eux-aussi, subissent la peur ! Et ils préfèrent s'attaquer à des manifestants trouillards qui ne se défendent même pas qu'à ceux qui n'ont pas peur de se défendre ou, même, de passer à l'offensive. De plus, celles et ceux qui se battent contre la police voient bien mieux que les autres comment se déroulent les combats. Ils (elles) savent mieux que les autres quand il faut décrocher et dans quelle direction. C'est pour ces raisons qu'en fait les émeutiers se font moins souvent coincer et prennent moins de coups que les " pacifistes " qui croient pouvoir changer le monde en votant avec leur pieds.(2) Quand à celles et ceux qui n'ont pas peur ou qui savent maîtriser leur peur, et qui montent au combat, j'espère qu'ils ont maintenant compris qu'ils ont tord de faire honte à ceux qui n'osent pas. Il vaut mieux leur apprendre petit à petit à faire avec leur peur, à la maîtriser ; il vaut mieux leur expliquer et leur garantir qu'au combat, ceux qui ont plus l'habitude les entoureront, les protègeront et leur apprendront tout ce qu'il y a à apprendre ; et en attendant qu'ils aient trouvé ou compris comment vient le courage qui mène sur la brêche, il vaut mieux leur confier des tâches moins risquées, comme de se contenter, si nécessaire, de faire nombre au sein de la manif. Qu'en est-il des armes purement défensives ? La non-violence ne résiste pas longtemps à une charge de CRS ! Cela s'est bien vu avec le cortège des Tute Bianche, munis des meilleures armes défensives dont peut rêver une simple manif (grand boucliers etc.), les armes défensives ne servent à rien si l'on n'a pas d'armes offensives ! Le cortège Tute Bianche s'en est rendu compte assez rapidement : il est alors passé à l'offensive en commençant par renvoyer ses grenades lacrymogènes à la police, puis en lui jetant des pierres, etc. Tout ça sans l'accord des chefs des Tute Bianche, bien sûr ! Mais quand on comprend qu'il faut faire quelque chose, pourquoi faudrait-il demander la permission à qui que se soit ? Lire
le témoignage dont le lien est ici
pour une description plus détaillée de l'offensive du cortège
Tute Bianche
Une
provocation est une manipulation commise contre nous par les services
secrets ou par une police secrète. Je crois que c'est le bon moment,
pour vous, de (re)lire le N°56
(très court, rassurez-vous) de mon journal, daté du 18 juillet
2001 et sous-titré : Berlusconi crève l'il d'un
carabinier pour lutter contre les futurs émeutiers de Gênes
! Mais il a utilisé, notre récente capacité de voir, de comprendre et de dénoncer les manipulations des services secrets. Il a manipulé cette connaissance, bien trop récente chez la plupart des nôtres, pour tenter de faire croire que les membres des Black Bloc sont tous des membres de la police. Berlusconi a voulu faire croire que le Black Bloc était une provocation policière ! Il a été bien trop facile de prouver qu'il y a eu un faux Black Bloc pour qu'il en soit autrement. Il est important de comparer avec les provocations policières précédant les manifs-émeutes de Gênes : elles ont été dénoncées, bien sûr, mais elles n'ont pas pu être prouvées, alors que le fait qu'il y ait eu des flics déguisés en Black Bloc a pu être très (trop) facilement confirmé par de nombreuses preuves ! De tout temps, les flics se sont déguisés en contestataires afin de les infilter ; mais, bien sûr, ils ont toujours fait cela avec discrétion, en faisant tout pour ne pas être repérés ! Cette fois-ci, c'est le contraire qui s'est passé : faire descendre devant tout le monde des flics déguisés en Black Bloc depuis un fourgon de police (il y a eu bien d'autres preuves tout aussi caricaturales, mais pour les facilités d'écriture, je me contenterai de celle-ci tout le long du texte) montre bien que Berlusconi s'est débrouillé pour que les manifestants " non-violents " se disent que Black Bloc=Flics= provocateurs. Il va de soit que la mise en scène d'un tel spectacle ne peut s'adresser aux vrais membres du Black Bloc ! La vraie provocation policière a consisté à faire descendre devant tout le monde des flics déguisés en Black Bloc depuis un fourgon de police afin de nous faire croire que Black Bloc = Police ! Les médias, pour l'essentiel au service du pouvoir, ont tout fait pour que nous assimilions l'ensemble des émeutiers au Black Bloc, pour que le commun des mortels croit que tout émeutier est un membre des Black Bloc ; afin que l'équation précédente devienne émeutiers = Black Bloc = Flics = provocateurs. Et pour résumer : émeutier = flic ! Les maîtres du monde veulent faire en sorte que leurs opposants rejettent les émeutiers. Ça montre bien qui le capitalisme prend pour son pire ennemi : les émeutiers ! Et ça prouve absolument que ce sont leurs méthodes qui sont les meilleures. En poussant les gens, par l'intermédiaire de l'hypnose télévisuelle, à confondre " émeutiers " et " Black Bloc ", le capitalisme montre aussi, du moins aux individus qui savent découvrir la vérité à partir du mensonge, qu'il souhaite que lors des prochaines manifs les émeutiers se déguisent tous en Black Bloc. En effet, cela présenterait au moins deux avantages pour le pouvoir : premièrement, localiser tous les émeutiers très tôt sans difficultés, et deuxièmement, pouvoir déguiser facilement des flics en Black Bloc afin de leur faire faire des saloperies qui seront ensuite imputées à l'ensemble des émeutiers ! Je crois que dorénavant les émeutiers devront éviter de se déguiser en Black Bloc ! Ce qui n'empêchera pas de masquer son visage au bon moment, puis de le démasquer à nouveau quand ce sera adéquat ! Je sais bien que l'application de ma proposition fait perdre aux émeutiers l'avantage de pouvoir facilement se repérer les uns les autres. Mais est-ce bien utile ? Au moment du combat, on voit bien qui fait quoi, et puis on ne peut pas vraiment savoir à l'avance qui sera émeutier et qui ne le sera pas. Car le plus courageux peut perdre, pour une raison quelconque et imprévisible, tous ses moyens au moment de passer à l'action, tandis que les plus non-violents peuvent devenir les meilleurs émeutiers : la tête du cortège des Tute Bianche n'était pas habillée en Black Bloc mais en non-violents, ce qui ne l'a pas empêchée de mener, malgré les chefs des Tute Bianche, ce qui aura probablement été, à Gênes, la plus belle attaque contre la police ! Ne plus se déguiser en Black Bloc n'empêcherait en rien les membres habituels du Black Bloc, ainsi que les nouvelles personnes décidées à faire cette expérience, d'avoir exactement les mêmes pratiques que d'habitude. La seule chose qui changerait, c'est qu'il n'y aurait plus le spectacle Black Bloc, bien trop facile à détourner par le pouvoir. Quelle différence y a-t-il entre un contestataire et un révolutionnaire ? Un révolutionnaire est un contestataire, mais un contestataire n'est pas forcément un révolutionnaire. Pour simplifier, on peut dire qu'un révolutionnaire est un contestataire extrémiste, et qu'il y a tous les degrés possibles entre le contestataire le plus mièvre et le contestataire le plus extrémiste. Sans compter qu'il y a des extrémistes qui le sont autant les uns que les autres mais qui n'ont pas tout à fait les mêmes idées. Ce qui est bien normal : deux individus dignes de ce nom ont forcément deux points de vus différents ! Ce qui n'est pas une raison pour s'engueuler, même si c'en est une pour se parler ! Pourquoi le pouvoir veut-il faire passer les Black Bloc pour des flics ? Le principe essentiel du pouvoir, c'est : « Diviser pour mieux régner. » ! J'ai tenté d'analyser ce principe du point de vue de la pratique en AG dans l'intervention 78. Je crois ne pas m'être trop planté. C'est le jeu du pouvoir que de grossir les différences qu'il peut y avoir entre manifestants. Il veut nous faire passer ces différences pour de véritables antagonismes, ils veut nous faire croire ensuite que ces antagonismes sont bien plus importants que l'antagonisme qu'il y a entre la manifestation et le pouvoir lui-même ! Les émeutiers, les vrais non-violents, les pseudos-pacifistes et tous les intermédiares ne doivent pas regarder essentiellement ce qui les différencie, même s'ils doivent en discuter. Ils doivent avant tout regarder qu'ils sont venus ensembles, tous ensembles, à la même manif, pour protester contre les mêmes choses. Ils ont un ennemi commun : le pouvoir ! Qu'ils n'aient pas tous les mêmes méthodes ou qu'ils n'aient pas tous le même courage n'a qu'une importance toute relative, car la distance qui les sépare les uns des autres est infime à côté de la distance qui sépare n'importe lequel d'entre eux d'avec n'importe lequel des maîtres du monde ! C'est bien pourquoi le pouvoir doit utiliser la provocation, doit user de manipulations, s'il veut espérer nous diviser un tant soit peu sérieusement. Faire
passer les Black Bloc pour des flics pourrait s'avérer être
un excellent moyen de diviser réellement les manifestants !
Et ce, de deux façons : premièrement, les émeutiers
qui ne font pas partie du Black Bloc pourraient avoir envie d'attaquer
le Black Bloc au lieu d'attaquer les vrais flics ! mais je suppose
que cet aspect de la manipulation n'a aucune chance de réussir,
les émeutiers ayant bien plus de moyens que les autres manifestants
de s'apercevoir que les Black Bloc ne sont pas des policiers déguisés ! Mais l'application du principe " diviser pour mieux régner " n'est pas la seule raison qu'a le pouvoir de vouloir faire passer le Black Bloc et les autres émeutiers pour des flics ou pour des manifestants manipulés par des flics. En effet, si l'ensemble des contestataires tombaient dans ce piège, notre mouvement serait amené à rejeter la violence révolutionnaire. Ce qui le réduirait à l'impuissance. Il ne pourrait plus alors profiter qu'à quelques chefs récupérateurs dont le seul but est d'être intégrés le plus rapidement possible à la classe dominante, par le biais d'élections par exemple. Il faut le dire haut et fort : Les Black Bloc ne sont pas des flics ! Il y a eu, c'est sûr, quelques flics qui se sont déguisés en Black Bloc avant d'aller s'infiltrer dans la manif, mais réduire le Black Bloc à ça est aussi ridicule que réduire une manif à un groupe de flics déguisés en manifestants sous prétexte qu'on a reconnu un flic en civil parmi les manifestants ! De plus, comme je l'ai déjà dit, il n'y avait nul besoin d'être un spécialiste de la police en civil pour repérer que quelques flics s'étaient déguisés en Black Bloc : Ils sont descendus d'un car de police devant tout le monde, sans chercher le moins du monde à se cacher, ce qui aurait pourtant été d'une extrème facilité. N'en doutons pas : ils avaient reçu l'ordre d'être le plus visibles possible ! Les medias nous ont manipulés et nous ont menti. Les médias nous ont menti quand ils nous ont dit que le Black Bloc n'avait jamais été chargé par la police ! C'est complètement faux. Il y a des témoignages sur indymedia et vous pouvez toujours lire celui-ci que j'ai mis sur mon site. Les medias nous ont manipulés, quand ils ont cherché à nous faire croire que les émeutiers étaient tous dans le Black Bloc ! Le même témoignage nous parle d'une super-belle émeute qui a duré fort longtemps à la tête du cortège des Tute Bianche dont les chefs étaient pourtant des pacifistes ! mais le pouvoir veut camoufler la belle émeute spontanée du cortège Tute Bianche en mettant en avant l'émeute préméditée des Black Bloc et des autres autonomes. Le Black Bloc et les autonomes ont probablement servi de détonateur, ce qui les a réjouis, mais l'explosion s'est produite à la tête du cortège des Tute Bianche. Et cette explosion a vraiment affolé les maîtres du monde. C'est avant tout ça que le pouvoir veut nous cacher. Les médias nous ont manipulés quand ils nous ont montré des " témoignages " de petits chefs récupérateurs disant que si elle avait massacré les pacifistes, par contre la police ne s'était jamais attaquée au Black Bloc ou aux émeutiers. Le seul but de ces cheffaillons était de donner des gages de bonne foi au pouvoir afin d'être intégrés le plus rapidement possible au sein de la classe dominante. D'ailleurs, les Chirac, Jospin et autres Berlusconi n'avaient de cesse de leur expliquer que s'ils voulaient être un jour vraiment intégrés au pouvoir, il leur fallait séparer les manifestants pacifistes des violents, rejeter les émeutiers et en dire le plus de mal possible. Et quoi de mieux que de les traiter de flics, n'est-ce pas ? Surtout que le terrain avait été préparé pour ça ! Qu'est-ce que la récupération ? Il y a deux sortes de récupération : 1°) Les contestataires de la base sont récupérés quand leur révolte a été canalisée vers des manifs gentillettes qui ne changeront rien parce que le pouvoir n'en a rien à foutre des gens qui croient que l'on peut voter avec ses pieds(2). Les contestataires récupérés vont manifester comme on va à la messe, puis retournent le lendemain au boulot pour se faire exploiter comme si de rien n'était. Et on (c'est-à-dire le pouvoir et les chefs de la plupart des mouvements contestataires) a réussi à leur faire croire qu'ils pourront suffisamment exprimer leur révolte aux prochaines élections ! Je n'en veux pas aux contestataires de la base qui sont tombés dans ce piège, et je ne les considère pas comme des ennemis. Ce sont bien sûr des alliés, ils veulent bien sûr les mêmes choses que moi, même s'ils se font beaucoup d'illusions et si on a réussi à leur faire croire à bien des mensonges. Je leur dis qu'ils ont encore des progrès à faire. Qu'ils doivent tout faire pour se déconditionner et se déshypnotiser, qu'ils doivent regarder la télé dans un miroir, c'est-à-dire renverser adroitement la désinformation, les mensonges télévisuels pour, partant du mensonge, arriver à trouver quelques vérités. 2°)
Les chefs de la contestation (par exemple les Bové, Susan George,
Vivianne Forrester, etc.) savent très bien que s'ils montrent aux
maîtres du monde qu'ils savent mener leurs troupes, les contrôler
etc., alors ils seront intégrés à la classe dominante.
Certes souvent vers le bas de cette dernière, mais c'est déjà
ça. Que veulent la plupart des chefs de la contestation " antimondialisation " ? Ils veulent suivre l'exemple des Serge July et autres cohn bendit ! C'est bien pourquoi le pouvoir s'adresse à eux en leur disant : « Vous les chefs des non-violents, on vous respecte et on vous fera l'honneur de discuter avec vous si vous dénoncez les Black Bloc et autres violents ; si vous arrivez à bien contrôler vos troupes et à les séparer des Black Bloc, des autonomes et autres manifestants violents ; si vous arrivez à faire croire que toute la violence est venue du Black Bloc ! Si vous voulez être un jour intégrés au sein de la classe dominante, vous devez tout faire pour salir le Black Bloc ! » Ça, le pouvoir peut se permettre de le leur dire sans se cacher du public, dans les journaux(6) et à la télé, car malheureusement les gens de la base ne sont pas souvent capables de décrypter correctement ce genre de message ! Puis en cachette, au cas où ils ne s'en seraient pas rendu compte tout seul, le pouvoir fait remarquer, ou se débrouille pour faire remarquer à ces petits chefs que plein de gens ont vu des flics déguisés en Black Bloc sortir d'un fourgon de police ! Ainsi, les petits chefs sont armés pour faire le sale travail que le pouvoir leur confie ! Les récupérateurs sont parmi nous : « Anéantissez donc à jamais ce qui peut détruire un jour votre ouvrage » (Sade) Mais il faut savoir discerner entre d'une part les chefs de certains mouvement contestataires, chefs qui n'ont pour but que d'être un jour intégrés à la classe dominante, et d'autre part les membres de la base de ces mouvements qui sont parfaitements honnêtes, qui sont de vrais contestataires, même si parfois ils sont tombés dans bien des pièges. Après tout, qui n'est jamais tombé dans un piège ? Nous sommes sur Terre pour nous aider les uns les autres. Déshypnotisons-nous les uns les autres, déconditionnons-nous les uns les autres ! Et n'oublions jamais que celui ou celle qui cherche à nous déconditionner est forcément un (une) de nos meilleur(es) ami(e)s ! Un jour, peut-être, on aura l'occasion de lui rendre la pareille en lui montrant qu'elle aussi est tombé dans un piège, pas le même, mais... Quand des chefs pseudo-contestataires " organisent " une manifestation, c'est pour éviter qu'elle s'organise toute seule ! C'est pour la récupérer, la canaliser. C'est pourquoi ils ont peur d'être débordés. Alors, ils fabriquent un SO (Service d'Ordre : quel nom !) qui va surveiller la manif et tenter de l'empêcher de faire ce qu'il lui plaît : le SO est la police interne à la manifestation ! Le SO est aussi la brigade de protection rapprochée des petits chefs, au cas où la manif se déciderait à leur casser la gueule. Mais il ne parvient pas toujours à être efficace : en décembre 1995, à Paris, le SO de Nicole Notat n'a pas réussi à lui éviter de se faire casser la figure par ses propres militants. C'est ce qui attend tous les petits chefs récupérateurs : L'humanité ne sera heureuse que le jour où le dernier bureaucrate aura été pendu avec les tripes du dernier capitaliste ! Les membres du SO sont volontaires. Ce sont donc des self-made-flics ! Mais, l'immense majorité d'entre eux ne sont pas vraiment méchants. Ce sont seulement des personnes qui se sont faites manipuler par les petits chefs. Les membres du SO croient souvent être là pour protéger la manif, pour faire la circulation etc. Ils ne se rendent pas compte, la plupart du temps, du rôle qu'on leur fait jouer ! Un révolutionnaire peut souvent discuter avec eux, du moins quand il ne s'agit pas du SO professionel de l'ancien P"C"F des années 1970, qui livrait carrément les " casseurs " à la police. Du moins quand il pouvait... Ainsi, en 1992, lors d'une manif contre une réforme de l'enseignement publique, déjà écrite par celui qui allait devenir un OGM (Odieux Gros Ministre), mais signée par Jospin, après avoir discuté successivement avec tous les membres du SO (J'étais passé sous leurs bras pour être libre de mes mouvements. Le SO était donc entre la manif et moi, et je suivais toute la chaîne du SO pour que tous les membres du SO et toute la manif entendent le fond de ma pensée. Je parlais très fort pour me faire entendre du plus grand nombre, mais en étant le moins agressif possible), en demandant aux membres du SO d'où ils prenaient leurs ordres, si c'était l'assemblée générale de grève qui leur avait donné mission d'empêcher les manifestants de faire ci ou ça, alors que personne n'aurait pu prévoir que des manifestants allaient avoir, en cours de manif, le désir de faire ci ou ça, j'ai vu les membres du SO (et la manif) comprendre que les ordres qu'ils exécutaient provenaient en fait des petits chefs, et seulement d'eux ; les ordres en question leur parvenant, bien sûr, par le bouche à oreille, en suivant la chaîne formée par le SO. Ensuite, ce SO a finit par laisser la manif faire ce qu'elle souhaitait ! Et, comprenant finalement après diverses discussions, individuelles cette fois-ci, qu'ils n'étaient que des self-made flics alors que dans la société que nous souhaitions, moi, bien sûr, mais eux aussi, il n'y aurait justement plus de flics, plusieurs membres du SO enlevèrent de leur manche leur bandeau de SO pour aller le foutre à la poubelle. Il avait fallu leur expliquer que la manif n'avait besoin de personne pour bloquer la circulation et empêcher les accidents, que les manifestants n'avaient pas trois ans, et n'avaient pas plus besoin d'être surveillés que quand ils se promènaient seuls en ville, etc. Histoire de rigoler pour rigoler, je rappellerais ici que, dans les années 1970, l'AJS (Alliance des Jeunes pour le Socialisme, formation de jeunesse de la secte trotskiste d'extrème-gauche à laquelle Jospin a appartenu, et qui s'appelait à l'époque OCI, et plus tard PCI, dont un grand nombre de membres sont passés en 1986 au PS en suivant Jean-Christophe Cambadélis et sa scission nommée " Convergence Socialiste ") avait un SO mythique : chaque fois qu'un révolutionnaire discutait avec quelqu'un de l'AJS, le pauvre militant de cette secte finissait à un moment ou à un autre par ne plus avoir d'arguments. Alors, la plupart du temps, il n'oubliait pas de faire comme ses chefs lui avaient enseigné : il traitait le révolutionnaire d'" intellectuel ", puis il partait en faisant semblant de ne pas s'enfuir. Mais parfois la discussion s'envenimait vraiment, et invariablement, le militant de l'AJS, qui croyait que le SO de l'AJS était une vraie terreur, finissait par menacer : « Je vais t'envoyer le SO de l'AJS ! Tu connais pas le SO de l'AJS ! » Histoire de rigoler utile, rappelons que certains SO essaient de se justifer en prétendant être là pour défendre la manif contre les flics. C'est ce que prétendait, au début des années 1970, celui de la Ligue Communiste de Krivine. Mais, après quelques manifs qui s'étaient faites charger par la police, et où le SO de la Ligue s'était systématiquement enfui avant les autres manifestants, les gens se mirent à chanter tous en cur : « Quand les casqués sont'arrivés, le SO d'la Ligu'y s'est barré, Ha ! ha ! la Ligu'a tord, Ha ! ha ! la Ligu'a tord ; Ha ! ha ! la Ligu'a tord, Ha ! ha ! la Ligu'a tord ! ! » Demandez à quelques anciens maos sponts, ils se feront un plaisir de vous la chanter pour vous indiquer l'air. Faut pas diviser, certes, mais faut bien s'amuser, et c'est utile, ça marque les différences ! Histoire de dénoncer sérieusement : il y a deux ou trois ans, lors d'un meeting de la Ligue, j'ai vu Krivine se vanter d'avoir, en mai 68, empêché avec son SO des personnes de piller une armurerie. Pourtant, je m'en souviens bien, quand quelqu'un voulait entrer à la Ligue, au début des années 1970, c'était pour faire la révolution, puique la Ligue s'appelait " Ligue Communiste " ; alors, il demandait aux militants de la LCR si la Ligue était armée, et où c'est qu'on s'entraînait. Les militants de la Ligue répondaient toujours par la même phrase que Krivine leur avait apprise et qu'il répètait lui-même en meeting chaque fois qu'on lui posait la question : « Nous sommes armés du désir d'armer le prolétariat du désir de s'armer » ! Une carte postale de 68 est restée longtemps épinglée à l'un des murs de chez moi parce qu'à elle-seule elle montrait très précisément à quoi sert le SO d'une manif. Je vous l'aurais bien scannée pour vous la montrer sur le site, mais y'a un salaud de révolutionnaire qui me l'a chourée ! Je suis donc obligé d'essayer de vous la décrire avec mes mots maladroits : C'est une photo de la ligne de front. On voit d'un côté les CRS, et de l'autre, tout juste à un mètre, une manif nombreuse et très énervée ; tout le monde crie, hurle, tend le poing et a visiblement une furieuse envie d'attaquer les CRS ; mais, côté manifestant, on voit aussi le SO qui fait la chaîne devant la manif pour la retenir et l'empêcher de passer ! Heureusement, sur la photo, on voit aussi que la ligne formée par la chaîne du SO commence déjà à être enfoncée. On peut supposer sans prendre de risques que quelques instants après que cette photo fût prise, la manif a complètement enfoncé ou même défoncé ce putain de SO pour aller massacrer la police ! Le SO est la police interne aux manifestations ! Il faut l'empêcher de se constituer autant que faire se peut ! Soyons en sûrs : la seule façon de ne jamais être trahi par son chef est de toujours refuser d'en avoir un ! Il existe une preuve qui montre bien que, contrairement à ce qu'on a voulu nous faire croire, les Black Bloc et les autres émeutiers n'étaient pas des flics déguisés, et payés pour détruire Gênes : Berlusconi a annoncé qu'il voulait annuler la prochaine réunion de la FAO (Food and Agriculture Organization of the United Nations, Organisation des Nations Unies pour l´alimentation et l´agriculture), prévue du 5 au 9 novembre prochain à ROME, en disant : « J'ai déjà donné ! » Il va de soit que la même preuve suffit pour qu'on ne puisse pas dire non plus que les émeutiers et le Black Bloc avaient été infiltrés et manipulés afin de les amener à faire un maximum de dégats. Le ministre allemand de l'Intérieur Otto Schily a prévenu du risque croissant de violences de la part des militants d'extrême-gauche et des activistes antimondialisation, avant de suggérer de créer un corps de policiers européens anti-émeute pour les affronter, dans un entretien à paraître dans le journal dominical ''Welt am Sonntag''. Ça prouve d'une façon absolue que les émeutiers n'étaient ni des flics déguisés ni des manifestants manipulés par des flics ! Depuis Gênes, toute municipalité qui veut accueillir les salauds qui nous dirigent, afin qu'ils puissent manigancer en toute tranquillité, c'est-à-dire se concerter sur la meilleure façon de nous enculer, sait à quoi s'attendre : la ville sera détruite !(3) Je crois cependant que ce qui a fait le plus peur au pouvoir, c'est l'émeute spontanée à la tête du cortège des Tute Bianche ! Car elle aurait bien pu effectivement pénétrer dans la zone rouge ! Et il aurait alors fallu évacuer les maîtres du monde par hélicoptères !(4) la honte ! Je crois que Berlusconi a eu vraiment très peur et pas seulement lui, malgré la bonne contenance que tous ces gens ont fait semblant d'avoir ! Les maîtres du monde en sont réduits à se dire qu'ils devront désormais se réunir en cachette dans des endroits déserts ! C'est une grande victoire de la révolution ! Que dire des émeutes préméditées par rapport aux émeutes spontanées ? Le mot émeute et le mot émotion se ressemblent étrangement. Il semble à priori qu'une vraie émeute bien enragée ne puisse être qu'une émeute spontanée. Le témoignage dont j'ai déjà parlé montre bien que l'émeute spontanée du cortège Tute Bianche avait bien plus de rage, était bien mieux et bien plus belle que les émeutes préméditées des Black Bloc et des autonomes. Pourtant c'est un membre des Black Bloc qui le dit ! En disant que les émeutes spontanées sont les mieux, je ne veux pas dire que les Black Bloc, les autonomes ou d'autres ont tord de pratiquer l'émeute préméditée. Bien au contraire, en venant spécialement dans ce but aux manifs contre les maîtres du monde, ils ont servi de détonateur à la belle émeute qui eût lieue à la tête du cortège Tute Bianche. Ça prouve que la stratégie des Black Bloc, des autonomes, etc. est bien la bonne. Quand je dis que maintenant ça serait bien d'arrêter de se déguiser en Black Bloc, ce n'est donc vraiment pas pour dire d'arrêter cette stratégie ; mais pour la mener encore plus efficacement. Peut-être a-t-il été bon jusqu'à maintenant que certains émeutiers prémédités se déguisent en Black Bloc, afin de créer un mythe et de s'en servir ; maintenant, je crois que ça ne l'est plus et, puisqu'il a crevé l'écran, puisque la télé en parle, bien sûr afin de le manipuler, je crois qu'il est temps de dépasser ce mythe . Ne pas se déguiser en Black Bloc, n'empêche en rien de se déplacer aux manifs dans le but bien prémédité d'y pratiquer l'émeute, même non spontanée, et d'appliquer les mêmes méthodes que d'habitude ! Ne pas se déguiser en Black Bloc, c'est pousser l'anonymat jusqu'au bout ! L'explosion de la bombe est bien plus grandiose que l'explosion du détonateur. Pourtant, sans détonateur la bombe ne pèterait pas. Les émeutes préméditées par les Black Bloc, autonomes, etc. sont l'indispensable détonateur des émeutes spontanées. C'est vrai sur le court terme en ce sens qu'à un moment donné, dans une manif, une émeute préméditée d'un Black Bloc ou d'un groupe d'autonomes peut parfois se propager à une grande partie de la manif. Mais c'est d'autant plus vrai sur le long terme, parce qu'alors les gens voient bien que ce sont les vraies révoltes, les émeutes, qui affolent le plus les capitalistes, du coup, ça finit par leur faire envie ! Une étincelle peut mettre le feu à toute la prairie. Et qui donc va payer les dégats de Gênes ? Certainement pas les pauvres : ils ne sont pas assez riches ! Certains disent : « Sur le fait que la destruction de la propriete privée contribue à la destruction du capitalisme, là, je n'y crois pas trop. Au final, c'est les impots qui vont payer. » Rassurez-vous tout de suite, si c'étaient les pauvres qui allaient payer les dégats, alors, les riches n'en auraient rien à foutre, et ils continueraient à se réunir où bon leur semble. Ce sont bien les maîtres du monde qui paieront eux-mêmes les dégats ! Oui ! les assurances vont rembourser une partie des dégats, mais les assurances n'appartiennent pas aux pauvres, que je sache ! Il faut bien comprendre que si les capitalistes font payer plus d'impôts aux pauvres, où s'ils les exploitent encore plus pour se rembourser des dégats que les émeutes leur ont fait subir, alors les pauvres se révolteront d'autant plus ! Les capitalistes ne savent pas forcément où elle est, mais ils savent qu'il y a une limite à ne pas franchir.
La honte, c'est qu'après Gênes, grâces à mesdames et messieurs les journalistes-hypnotiseurs télévisuels, le spectacle continue : tour de fRANCE, tour de con, et tuti quanti ! Après Gênes, les journalistes de télé doivent avoir honte d'avoir tout fait pour nous faire oublier ce qui s'est passé, d'avoir tout fait pour que tout puisse continuer comme auparavant ! S'ils sont si bien payés, c'est pour compenser cette honte : leur paye est à la hauteur de leur honte ! Gênes, c'était très beau. C'était pourtant moins bien que Seattle, qui fonda le renouveau de la révolution. A Gênes, les maîtres du monde ont pu malgré tout continuer leurs sales conciliabules, tandis qu'à Seattle, ils avaient dû renoncer à leur réunion (OMC). Il est donc important de comprendre quelle est la différence entre Gênes et Seattle. Dans le texte " qu'est-ce que les Black Bloc ", on peut trouver le passage suivant : « L'exemple de Seattle est flagrant à ce sujet : alors que l'ensemble du mouvement de lutte contre l'OMC déplorait la faible participation de gens de couleurs et/ou des classes sociales les plus " basses " aux événements, les initiatives des Black Blocs ont attiré (et sont presque les seules à l'avoir fait) nombre de jeunes des quartiers noirs et pauvres. » Ce qui signifie qu'à Seattle, la banlieue ou son équivalent a débarqué pour participer aux émeutes déclenchées par le Black Bloc. On peut penser que les individus participant aux Black Bloc sont essentiellement des enfants de la petite bourgeoisie. Je ne dis pas cela pour les insulter, bien au contraire. Il est bien plus difficile à un fils de bourge de comprendre les nécessités de la révolution qu'à un fils d'ouvrier, il en a d'autant plus de mérite. Pour la même raison, si les filles et les fils de pauvres se décident à les rejoindre, ils seront bien plus nombreux et tout autant déterminés que les rares enfants de la petite bourgeoisie qui participent aux émeutes dans le Black Bloc ou ailleurs ! Gênes l'a prouvé, en comparant à Seattle où le sommet de l'OMC fut annulé : les Black Blocs seuls ne sont pas assez forts : pour supprimer un sommet, il faut que débarque la banlieue ! Cela confirme la nécessité de réaliser, par un biais ou par un autre, l'union des bandes de banlieue entre elles et avec les Black Bloc, les autonomes etc. au sein d'une même coordination. Peut-être est-ce une tâche de longue haleine, quoique je n'en sois pas sûr, mais elle est absolument nécessaire. Pour plus de précision à ce sujet, et ce sera ma conclusion, je vous invite à lire le passage sur la violence du journal N°55, et plus particulièrement son post scriptum. __________________ Note 1 : Il y eut ensuite à Paris une manif où les participant(e)s, levant en l'air leurs mains blanchies par un maquillage, portaient des cibles sur la poitrine ou dans leur dos, comme les habitants de Belgrade sous les bombardements américains. Cette manif n'était pas ridicule du tout : elle participait d'une très saine prise de conscience, et elle dénonçait efficacement les violences policières de Gênes. Note 2 : Si voter pouvait changer quelque chose, ce serait interdit ! Note 3 : Pas d'affolement : Gênes a été infiniment moins détruite que si elle avait subi les bombardements des Américains ! Note 4 : Certains des contestataires doivent bien avoir des parents qui sont employés à l'entretien de ces hélicos. Ils pourraient leur demander de les saboter, la prochaine fois ! Note 5 : A ce sujet, je me dois de donner un exemple prouvant que la non-violence est vraiment nuisible, et que si je la combats, ce n'est pas par idéologie : dans les années 1970, il est arrivé que pendant une manif, les flics réussissent à attraper quarante des nôtres et à les entasser dans un fourgon de police pour les embarquer au poste. Nous les avons libérés en attaquant le fourgon ! Pour ça, nous avons dû user de violences. Nous n'avions pas le choix, n'est-ce pas ? Eh bien ! deux jours après, le même cinéma se reproduit : quelques dixaines de contestataires se font à nouveau ramasser par la police. On a voulu faire comme la fois précédente : les libérer en attaquant le fourgon. Mais, cette fois-ci, pour notre malheur, et, surtout, pour le malheur des manifestants qui s'étaient fait prendre, un idéologue de la non-violence traînait par là. Il a cherché à nous convaincre de ne pas attaquer la police sous le prétexte débile que c'était un acte violent ! il a fallu expliquer qu'on n'avait pas le choix. Ça ne nous a pas fait perdre beaucoup de temps : tout au plus cinq minutes. Mais c'était suffisant pour que les flics aient le temps de s'enfuir en embarquant les manifestants qui s'étaient fait coincer ! Malgré les années, je n'ai toujours pas pardonné à ce non-violent-débile de nous avoir empêché de libérer les copains. Note 6 : Par exemple,
cet article du journal
" Le Monde " livre une analyse de ce qu'il s'est passé
à Gênes.
1°) Pendant la nuit des barricades du 10 au 11 mai 1968, il y a eu beaucoup de morts. Mais officiellement, il n'y en a pas eu ou alors seulement un ou deux ! De nombreux morts ont été camouflés, par exemple en accident sur le périphérique ! Lire à ce sujet le bouquin de René Vienet intitulé " Enragés et situationnistes dans le mouvement des occupations " chez Gallimard (je conseille très vivement la lecture de ce livre !). Serait-il envisageable que vu la violence de la police fasciste à Berlusconni, il y ait eu d'autres morts qui nous auraient été camouflés ? Cela vaudrait-il le coup de faire une enquête sur une telle éventualité ? Quelqu'un y a-t-il songé ? 2°)
A ma connaissance, il y a encore à Gênes des dixaines de
disparus. S'ils sont réapparus, ce serait sympa de le faire savoir.
Sinon, peut-être faudrait-il le dénoncer très fortement ! 3°) Les manipulations destinées à criminaliser les émeutiers, ou à les faire passer pour des flics, n'ont pas très bien fonctionné, du moins à court terme. La preuve en est que le vendredi 20 juillet 2001 il y avait environ 120 000 manifestants, alors que le lendemain, en solidarité avec Carlo qui était un émeutier mort la veille au combat en repoussant une attaque de flanc menée par la police, le nombre des manifestants avait plus que doublé ! Ceux qui n'étaient pas assez motivés, dans un premier temps, pour faire le déplacement jusqu'à Gênes afin de manifester leur opposition aux maîtres du monde l'ont fait le lendemain pour protester contre les violences policières. Et sans s'être préparés à l'avance à un tel déplacement. La population est donc bien moins bête et moins insensible que ce que les maîtres du monde essaient de croire et de faire croire aux révolutionnaires ! 4°)
Après avoir lu les témoignages de personnes que la police
a forcé à crier " viva el duce ", je
me demande si par hasard l'Italie n'aurait pas oublié de démussoliniser ! 5°) Une des choses qui m'a fait le plus plaisir est la partie de la manifestation constituée par les pink israéliens. En effet, ils étaient là notamment pour dénoncer les crimes commis par Israël contre les Palestiniens ! Ils demandaient entre autre à la communauté internationale de cesser d'armer l'État d'Israél ! 6°)
« Ou vous vous emparez des usines, des bureaux, des banques,
de tous les moyens de production ou vous disparaîtrez sans laisser
de traces ! 7°)
« L'arme de la critique ne remplacera jamais la critique par
les armes » Karl Marx. 8°) Je dis que les membres du Black Bloc devraient cesser de se déguiser en Black Bloc. Bien sûr, je peux me tromper. Les émeutiers prémédités pourraient peut-être essayer une ou deux fois, lors des prochaines manifs contre les maîtres du monde, de ne pas se déguiser en Black Bloc. S'ils voient que ça marche moins bien que d'habitude, et s'ils pensent que c'est dû à l'absence de déguisement, alors, les fois suivantes, rien ne les empêchera de remettre leur panoplie préférée ! 9°) Quelqu'un a écrit : « Je ne suis pas d'accord avec la chanson : "Tu veux batir les cites ideales, detruis d'abord ces monstruosites...". Je prefere l'action constructive a l'action destructive. » Je réponds que si ! il faut d'abord détruire ! et je le prouve. 10°) Quelqu'un d'autre a écrit : « On a interêt a préparer et a prôner la guerre sociale, oui, mais une guerre sociale conçue comme une lutte de classe non-violente ». Et je réponds : Quand le poussin sera sorti de sa coquille, il pourra se permettre, du moins je l'espère, de rejeter la violence. Mais pour naître, pour sortir de la coquille qui l'emprisonne, il doit la casser, ce qui est par essence un acte violent ! Il n'a pas le choix ! Le poussin, c'est l'humanité, et la coquille, c'est le pouvoir. 11°) J'ai lu quelque part : « Même si leur comportement semble dicté par des considérations pratiques - Le port de la cagoule ou autre pour ne pas être reconnus je ne peux pas mempêcher de soupçonner malgré tout une forme de néo-romantisme militant mêlée à un patchwork didéologies confuses pointer à lhorizon. Après tout, lintérêt de laction non-violente est peut-être aussi de ne pas être anonyme. » Et je demande à cette personne : tu souhaites pratiquer le culte de la personnalité ?
A lire à tout prix : qu'est-ce que les Black Bloc ?, ma réponse à ce texte, et surtout le témoignage d'une personne ayant participé au Black Bloc de Gênes. |
Vive la révolution : http://www.mai68.org
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